Traditionnellement, Concarneau était un port de débarquement du thon congelé entier, apporté par des cargos frigorifiques chargés dans le golfe de Guinée ou dans l’océan Indien. L’évolution du mode de travail des conserveurs bretons vers la longe avait réduit ce trafic, qui avait totalement disparu en 2004. Il restait dans la proche région un seul trafic de ce genre à Douarnenez, principal pôle français de la conserve avec trois grandes sociétés (Paulet, Cobreco et Chancerelle). La dernière livraison à Concarneau datait de 2003, année où la disparition de la profession de docker avait été négociée dans le cadre d’un plan social.
Début mars, Concarneau a renoué avec ce trafic. Le cargo Antigua (105 m, immatriculé aux Antilles Néerlandaises) a livré, sous couvert de l’agent Sovetco, 1 880 t de thons entiers (albacores et listaos) en provenance des navires français opérant aux Seychelles. Conduit par l’agence transitaire Leroux, le travail, qui s’étalait sur deux semaines, a entraîné le recrutement de 32 intérimaires, dont plusieurs dockers précédemment licenciés et encore expérimentés.
Le thon est destiné au douarneniste Cobreco. Son passage par Concarneau s’explique par le fait que le client a passé un contrat de prestation de service avec un opérateur concarnois, Socoprex, qui est installé en bord à quai. La découpe sera réalisée à Concarneau, la matière première nette étant envoyée à Douarnenez par terre. D’autres cargaisons pourraient suivre dans l’année.