Une unité de bio-éthanol à Lillebonne

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Implantée depuis 1966 en bordure de Seine, la Sodès (Société d’Éthanol de Synthèse) est entrée fin 2004 dans le groupe Tereos, via BENP (Bio-éthanol Nord-Picardie). Sodès est depuis plusieurs années l’un des leaders de la fabrication d’éthanol de synthèse (1,5 million d’hectolitres). En réalisant cette acquisition, Tereos soulignait: "BENP et ses partenaires céréaliers créeront sur ce site une nouvelle unité de production de bio-éthanol de blé".

Cette orientation est appelée maintenant à prendre corps. L’attribution fin février de nouveaux agréments par l’État conduit Tereos/BENP à engager la réalisation de cette unité. Éric Des Courières, directeur de l’usine Sodès de Lillebonne, est venu présenter la semaine passée la filière "bio-éthanol" et les développements de l’usine normande devant le Propeller-Club de Rouen.

Éric Des Courières rappelle tout d’abord qu’il existe deux filières de développement de bio-carburants, le bio-diesel, une filière dans laquelle Rouen est déjà très bien positionné avec l’usine Saipol de Grand-Couronne (production de bio-diesel "diester") et le bio-éthanol. Le bio-diesel utilise principalement de l’huile végétale comme produit de base. Dans le cas du bio-éthanol, il existe plusieurs possibilités: blé, maïs, betterave ou encore canne à sucre. Concernant l’Europe, la production de bio-éthanol est orientée vers le blé et la betterave. Aux États-Unis, c’est le maïs qui occupe la première place et la canne à sucre au Brésil (premier producteur mondial).

La fabrication de bio-éthanol à partir de blé (ce qui sera le cas de l’unité de Lillebonne) conduit à la disponibilité de sous-produits. Ainsi, une tonne de blé permet la fabrication de 370 litres d’éthanol et 350 kg de drèches (ainsi qu’un volume de CO2 récupéré).

À Lillebonne, BENP/Tereos va réaliser une usine de production de 2,5 millions d’hectolitres de bio-éthanol (soit 200 000 t environ). Les agréments attribués à Tereos portent sur 145 000 t de bio-éthanol (environ 1,8 Mhl), les volumes supplémentaires pouvant être exportés (notamment par voie maritime). Investissement de 130 M€, cette unité devrait être mise en service en avril 2007. Elle utilisera environ 800 000 t de blé et produira, outre le bio-éthanol, un volume de 300 000 t de drèches (utilisables par le secteur agricole). Tereos/BENP espère obtenir une nouvelle tranche d’agréments lors d’un nouvel appel d’offres qui devrait être lancé en fin d’année.

Le projet bio-éthanol de BENP/Tereos présente de nombreux avantages: l’usine est implantée en bordure de Seine, lui permettant d’utiliser pleinement la voie maritime pour réaliser des exportations, mais aussi assurer l’approvisionnement de l’unité ou ses expéditions par voie fluviale. Lillebonne est également géographiquement au centre d’une région utilisatrice du bio-éthanol, avec la présence de trois grandes raffineries dans un rayon proche (Total au Havre, ExxonMobil à Port-Jérôme, Shell à Rouen). Ajoutons que Tereos mène un second grand projet à Origny Sainte Benoîte avec le développement d’un site de production de bio-étahnol à partir de betterave (90 M€ d’investissement, mise en service dès octobre 2006).

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