Au fur et à mesure que le port d’Anvers se développe sur la rive gauche de l’Escaut, c’est-à-dire sur la province de Flandre orientale, des voix s’élèvent régulièrement dans cette région pour réclamer un changement dans le statut du port d’Anvers. Ainsi, le gouverneur André Denijs réclame une nouvelle gestion du port sur la base d’un rapport à 50/50 sous prétexte que c’est Anvers qui bénéficie des revenus et sa province qui subit les inconvénients. C’est ensuite le maire de Saint-Nicolas Freddy Willockx, qui demande que sa région – le pays de Waas donc où a lieu cette expansion portuaire – soit plus impliquée dans la gestion du port. Et d’insister sur le fait que cette partie de la Flandre a subi d’importants sinistres sur le plan économique avec notamment la fermeture du chantier Boewerft mettant fin à la construction navale dans la région. D’où sa proposition d’un débat sur la question au parlement flamand. Freddy Willockx précise par ailleurs que, dans les conditions actuelles, il n’était pas question pour lui d’envisager la construction du "Saeftinghedok", la seconde darse à marée.
PETIT RAPPEL
Actuellement, le Conseil d’administration de l’Entreprise portuaire anversoise compte 18 membres dont deux représentants de la rive gauche, du pays de Waas donc. À l’époque où cette expansion portuaire démarrait, la Belgique n’était pas encore un État fédéral (1). D’où la création de la loi Chabert (ministre national des Travaux publics) qui permit la mise en place d’une intercommunale pour cette zone portuaire. Cette entité était compétente pour la gestion des terrains à vocation industrielle, dans la partie nord tandis que la gestion des terrains à vocation maritime – dans la partie sud – revenait à l’Entreprise portuaire anversoise. Dans cette intercommunale, Anvers détient 37,5 % des parts contre 15 % pour le gouvernement flamand, le reste étant partagé entre les communes de Beveren et Zwijndrecht et l’intercommunale du pays de Waas.
Côté anversois, on reconnaît que les choses ont considérablement évolué. D’abord sur le terrain. Il ne faut plus se faire d’illusion, le temps des grandes implantations industrielles est révolu. Ensuite la majeure partie des nouvelles implantations dans cette zone portuaire ont trait à des activités de transbordement, de distribution et de logistique. Enfin, la réalisation dans la partie nord du Deurganckdok, d’une capacité annuelle ultime de 6,5 à 7 millions d’EVP rend désuète cette loi Chabert. Cette intercommunale octroie en fait des concessions à des entreprises portuaires et logistiques. La loi Chabert étant dépassée, il faut donc revoir la situation.
Les débats promettent d’être vifs entre les différents responsables politiques…
1) En 1993, l’État belge devient un État fédéral à part entière, où les Communautés et les Régions, mises en place lors des réformes précédentes, acquièrent toutes leurs compétences