En 2005, le trafic du PAA a dépassé les 17,150 Mt, en hausse de 5,3 % par rapport à 2004: les importations sont restées stables à 9,700 Mt (+ 0,2 %) alors que les exportations ont fait un bond de 12,8 % à 7,450 Mt.
À l’import, les produits pétroliers ont dépassé les 4,194 Mt (+ 16,9 %; essentiellement du pétrole brut) alors que les marchandises générales baissaient de presque 10 % à 5,480 Mt.
À l’export, les produits pétroliers ont "explosé" de presque 37 % dépassant les 4,718 Mt, dont plus de 2,877 Mt de raffinés (+ 20,4 %) et plus de 1,840 Mt de brut (+ 74,5 %). Les marchandises générales ont chuté de presque 14 % avec 2,729 Mt.
Sur les 5,480 Mt de marchandises générales importées, 22 % étaient constitués par du clinker, gypse et autres laitiers, en baisse de presque 11 %; et 19,7 % de riz soit 1,078 Mt. (+ 24,8 %!). Avec 1,272 Mt. les marchandises transbordées formaient plus de 23 % du total, en chute de presque 34 %. Le trafic conteneurisé représentait presque 2,181 Mt. (− 13,2 %) soit 168 622 EVP dont 80 143 pleins (− 2,8 %) et 88 479 en transbordement (− 27,1 %). S’y ajoutaient 120 599 EVP vides.
Sur les 2,729 Mt. de marchandises générales exportées, les fèves de cacao représentaient 17,7 % soit un peu moins de 483 500 t (en chute de 16,7 %); les marchandises diverses, 17,1 % soit 466 142 t (− 40,5 %!); le coton en fibre, 11,9 % soit 324 634 t (+ 19,2 %); et les dérivés de cacao, 10,5 %, soit 286 775 t. (+ 11,4 %). Le trafic conteneurisé atteignait presque les 2,709 Mt en baisse de 5,5 %, soit 220 381 EVP pleins dont 85 266 en transbordement. S’y ajoutaient 62 072 EVP vides.
LA SETV RÉALISE 80 % DU TRAFIC CONTENEURISÉ
Plutôt bien détaillées, les statistiques du Port autonome d’Abidjan fournissent également la ventilation par terminal: ainsi celui de Vridi détenu par le groupe Bolloré et Mærsk, a-t-il réceptionné à l’import, 229 294 EVP soit plus de 79 % du total importé. À l’export, il représentait plus de 81 % des 282 453 EVP chargés.
Quoiqu’agacé par la question relative à l’attribution de la société d’exploitation du terminal de Vridi (SETV) au groupe Bolloré, Marcel Gossio rappelait la génèse de l’affaire.
À l’amicale invitation de la Banque mondiale, le terminal de Vridi devait être concédé, compte tenu de ses piètres résultats. Un appel d’offres international fut lancé. Au moment de l’attribution de la concession, éclate le conflit ivoirien. Les candidats "étrangers" à l’Afrique se retirent prudemment. Restent donc les "Africains" déjà installés sur place, dont le groupe Bolloré qui, selon une procédure de gré à gré, accepte de prendre en charge à partir du 1er mars 2004 le terminal pour une durée de 15 ans, avec une extension possible de 10 ans supplémentaires. Le capital de la SETV devait être ouvert aux autres opérateurs, au prorata de leurs trafics: c’est ainsi que Mærsk prend 40 % du capital tandis que le groupe de J.-L. Billon, président de la CCI de Côte d’Ivoire, refuse d’entrer au capital, souligne M. Gossio (1). Celui-ci se dit ravi du "deal": sur les 27 milliards de FCFA (38 millions d’€) d’investissements prévus sur 15 ans, 16 ont déjà été réalisés. Les quais ont été renforcés; une grue mobile et deux portiques neufs ont été commandés; etc. Et les recettes de l’autorité portuaire sont passées de 800 millions FCFA à 3,4 MdF CFA estimés pour 2006. Que demander de plus? De cela soit durable, peut-être.
Par ailleurs, à la suite de négociations avec les différentes forces censées représenter les autorités, le transit des marchandises à destination des pays enclavés a été grandement facilité, affirme le d.g. Sont principalement concernés le Burkina Faso (420 634 t en 2005 soit une hausse de 65 %) et le Mali (338 400 t, + 26,4 %). Rappelons également que le trafic du port de pêche d’Abidjan a représenté un tonnage total de 386 309 t.
1) Rappelons que durant plusieurs mois, la polémique fit rage en Côte d’Ivoire au sujet des conditions d’attribution du terminal. J.-L. Billon dénonçant la main mise du groupe Bolloré sur les systèmes portuaire et ferroviaire (JMM du 6-2-2004, p. 12). Cela écrit, rappelons que le mode de gestion du terminal de Vridi n’a jamais été un modèle de pluralisme: un GIE composé de cinq à six sociétés, dont une majorité appartenant au groupe Bolloré, gérait Vridi.