Premier des deux bâtiments de projection et de commandement (BPC) commandés par la Marine à DCN, le Mistral a quitté Brest le 7 février pour rejoindre Toulon. Si le navire a suivi l'ensemble des essais opérationnels de qualification de la plateforme propulsée, il n'en est pas pour autant accepté par la Marine qui attend avec impatience la validation des essais du système de combat. Tout avait pourtant bien démarré puisque, construit en deux parties (la partie avant aux Chantiers de l'Atlantique de Saint-Nazaire et la partie arrière à la DCN brestoise), la navire avait été livré, non seulement avec de l'avance sur le planning, mais également avec une réduction des coûts de fabrication de près de 30 % par rapport à la précédente génération des transports de chalands de débarquement (TCD) Foudre et Sirocco.
D'une longueur de 199 mètres et déplaçant 21 000 tonnes à 19 nœuds, le Mistral et son sister-ship Tonnerre se caractérisent par leur grande capacité d'emport: 450 commandos, 16 hélicoptères lourds, 2 hovercrafts, 4 barges de débarquement ou le tiers d'un régiment mécanisé qu'ils sont capables de projeter à travers le monde. "Leur haut niveau d'automatisation permet de réduire l'équipage à 160 personnes et leur système de communication en fait des plateformes de commandement idéales au sein d'une force navale" souligne-t-on à DCN Brest. Encore faudrait-il que ces systèmes fonctionnent! Et c'est là que le bât blesse pour l'instant.
Le Mistral aurait déjà dû être livré il y a plus de 6 mois. Et, venu de Toulon, port d'attache du navire, l'équipage en avait sa claque de rester à bord dans la base navale de Brest. D'où ce départ précipité davantage lié à des raisons humaines que techniques ou stratégiques. Un couac dont se serait bien passé DCN face au potentiel de ce type de navire et à l'intérêt qu'il suscitait dans les marines étrangères.