2005: une année record pour les financeurs allemands de navires

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Les maisons allemandes d'émissions de participations maritimes devaient dépasser la barre symbolique des 3 milliards d'€ placés. En 2004, elles l'avaient frôlée à 2,97 milliards (DVZ du 17-12-2005), rappelait Jürgen Dobert, le spécialiste en financement maritime, lors du 9e forum sur le thème qui se tenait à Hambourg; manifestation coorganisée avec le mensuel spécialisé Hansa.

Ce record n'est cependant pas sans nuage. "Il y a dix ans, 3 milliards de DM avaient été placés en un an", rappelait Jürgen Dobert. Ce montant avait alors déjà suscité l'enthousiasme mais aussi un peu de scepticisme. À l'approbation de tous, Jürgen Dobert met en garde contre un esprit démesuré de chercheur d'or, déclarant: "Ne vous laissez pas aller à l'ivresse selon laquelle chaque année les fonds de navires seront en augmentation". Dans l'intérêt de tous les participants, des "phases de consolidation" seraient une nécessité de bon sens. Jürgen Dobert s'inquiète aussi de l'évolution du prix des navires neufs comme d'occasion. Se persuader, ainsi que les investisseurs potentiels, que ces prix seraient compensés par des recettes correspondantes générées par les frètements, serait dangereux et naïf. Qu'adviendrait-il si les affréteurs – voire les armateurs – se trouvaient un jour sous pression "parce que le marché est à la baisse" et que les taux d'affrètement contractuels ne soient plus tenables? Il observe aussi avec un croissant malaise que de plus en plus de contrats de construction sont revendus, même en partie avec de fortes hausses de prix. Jürgen Dobert évoque une "curieuse distorsion de prix pour les navires des investisseurs".

DES RISQUES MALGRÉ L'IMPÔT SUR LE TONNAGE

Jürgen Dobert constate que l'impôt sur le tonnage également mis en place en Allemagne en 1999 avait engendré une croissance décisive de l'activité de financement de navires. Elle fut le prélude aussi au changement complet de l'environnement fiscal avec l'abandon définitif des provisions fiscales pour pertes dans les fonds de navires. Jetant un regard sur les investisseurs, Jürgen Dobert a mis en garde l'auditoire contre des attentes sans fondement.

Paradoxalement, "pour l'apporteur de capitaux, il est devenu plus difficile de réaliser des profits avec les navires".

Selon son estimation, les risques pour les investisseurs dans les fonds reposant purement sur le régime de l'impôt sur le tonnage ont fortement augmenté. Ainsi, par exemple, les modifications de régime décidées par l'administration fiscale font que le risque économique n'est plus amortissable, rappelait-il. Le navire sur lequel l'apporteur de capital a investi devrait non seulement générer les profits attendus mais aussi voir sa valeur de revente augmentée. Pour Jürgen Dobert "si les navires pouvaient durablement rapporter, cela serait idéal"; mais le spécialiste attend encore que "l'entreprise fondée sur l'impôt sur le tonnage" montre sa pertinence économique. Face au "bouleversement dans le financement des navires", son seul conseil serait de procéder à une évaluation sérieuse et loyale des projets de participations maritimes et du mode d'exploitation des navires qui doit être consciencieuse et "hautement professionnelle".

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