2005, l'année la moins affectée par la piraterie depuis sept ans

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Entre janvier et décembre 2005, l’IMB a enregistré 276 déclarations d’attaques armées. Le nombre de plaintes déposées n’est peut-être pas définitif à ce jour, mais il est très inférieur à celui qui avait été enregistré en 2004 où 329 attaques avaient été dénombrées. Il s’agit d’ailleurs du chiffre le plus bas depuis 1999. Cette année avait connu une véritable inflation: 300 attaques avaient été enregistrées contre 202 l’année précédente.

Malheureusement, ce chiffre ne devait que progresser et atteindre un niveau record en 2000 avec 469 agressions. Puis, jusqu’en 2004, il devait se maintenir à plus de 300. En 2005, la piraterie redescend en dessous de ce seuil pour la première fois depuis sept ans.

L’IMB distingue plusieurs catégories d’agressions, dont la plupart sont en baisse. Ce sont les abordages qui restent les plus fréquents. Il y en a eu 182 l’an dernier, contre 228 l’année précédente. Dix neuf navires ont essuyé des tirs armés contre 13 en 2004. En revanche, le nombre de détournements de navires a augmenté. L’IMB en a enregistré 23 l’an dernier et c’est le chiffre le plus élevé depuis 2002. De la même manière, le nombre de prises d’otages est en hausse. Avec 440 enlèvements, c’est le chiffre le plus important depuis que l’IMB effectue des relevés. Le "record" précédent avait été établi l’an dernier avec 148 rapts déclarés. Mais, selon les statistiques, aucun marin n’aurait été tué au cours des affrontements signalés l’an dernier. Cependant 12 membres d’équipage sont toujours portés disparus.

RENFORCEMENT TRÈS NET DES ACTIONS DE POLICE

Malgré le recul du nombre d’actes de pirateries qui témoigne d’un important renforcement des mesures de contrôle et de la prise en compte de ces problèmes dans un certain nombre de régions du monde, notamment autour du Détroit de Malacca, la situation s’est encore détériorée dans des zones qui étaient déjà identifiées comme à haut risque. Ainsi, elle s’est fortement dégradée, notamment en Somalie, en Irak, en Tanzanie et au Viet Nam où le nombre d’agressions s’est multiplié. Depuis 1994, l’Indonésie était considérée comme la région la plus sensible. Elle l’est toujours car c’est la zone où l’on a enregistré le plus d’attaques de pirates en 2005 mais on y enregistre une baisse régulière depuis 2000 qui avait été le point culminant avec 119 navires agressés. 79 actes de piraterie ont été perpétrés dans cette zone l’an dernier contre 94 l’année précédente.

NEUF ZONES PARTICULIÈREMENT SENSIBLES

L’IMB constate que neuf zones géographiques sont plus particulièrement vulnérables. Après l’Indonésie donc, il classe désormais la Somalie. Elle avait connu deux agressions en 2004, mais 35 ont été comptabilisées l’an dernier. Vient ensuite le Bangladesh. Vingt-et-une attaques de pirates ont été déclarées en 2005 contre 17 en 2004, mais 58 avaient été enregistrées en 2003. Le Nigeria est également une zone sensible mais les attaques reculent régulièrement. Après 2003 qui avait connu le plus grand nombre d’agressions (39), elles sont descendues à 28 en 2004 et à 16 l’an passé.

L’Inde n’est pas très loin derrière. Elle a connu 15 attaques de pirates l’an dernier, autant qu’en 2004, mais 20 de moins qu’en 2000.

Le Détroit de Malacca, zone la plus fréquentée du monde mais également la plus dangereuse pour la navigation, mérite une mention spéciale. Soixante-quinze attaques avaient été perpétrées en 2000 et, bien qu’elles aient baissé de moitié, il y en avait eu encore 38 en 2004. Les autorités riveraines s'étaient engagées devant l’opinion internationale à organiser des contrôles plus fréquents et les opérations de police semblent avoir porté leurs fruits: en 2005, l’IMB n’a enregistré qu’une douzaine de plaintes, soit 2/3 de moins que l’année précédente et félicite l’Indonésie pour ses efforts de police considérables "dans une région qui voit transiter 50 000 navires par an qui transportent le tiers des marchandises générées par le commerce mondial".

L’Irak a rejoint le Viet Nam et la mer Rouge où l’on a totalisé 10 agressions dans chacune de ces régions l’an dernier. Elles ont fortement augmenté en Irak qui n’avait enregistré que 3 attaques au cours des dix dernières années. La région d’Umm Qasr et le terminal pétrolier de Basrah sont devenus particulièrement sensibles. Au Viet Nam, elles ont également augmenté par rapport à l’an dernier mais sont en baisse par rapport aux cinq années précédentes. Quant à la mer Rouge et au Golfe d’Aden où ce phénomène avait fait son apparition en 2000 qui, presque partout dans le monde, a été l’année où l’on a enregistré la plus forte criminalité maritime, une baisse régulière paraît se confirmer. Ces neuf zones identifiées par l’IMB ont totalisé 208 actes de piraterie sur les 276 déclarés.

LA LOI DU NOMBRE…

Les navires les plus attaqués sont les "bulk" (81) – sans doute parce qu’ils sont les moins rapides – les chimiquiers (43), les porte-conteneurs (30) et les pétroliers (22). Le pavillon qui a le plus été affecté par ces attaques (50) a été celui de Panama. Viennent ensuite, le Liberia, Chypre et Hong Kong ce qui laisse à penser que c’est la loi du nombre qui joue en leur défaveur. Pour Singapour, la Malaisie ou Sierra Leone, qui viennent s’intercaler dans cette liste, le critère de proximité des zones à haut risque parait plus probable… Enfin, aucun navire battant pavillon français n’a fait l’objet d’acte de piraterie l’an dernier mais, entre 1994 et 2005, on rappellera qu’une vingtaine de navires ont été pris d’assaut.

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