La principale activité du port de Nice reste la desserte de la Corse. Or, sur ce segment, le nombre de passagers n’a de cesse de baisser. Après l’année record de 2002 avec 886 117 passagers, 873 388 passagers étaient comptabilisés en 2003, puis 734 346 en 2004 pour descendre à 722 111 en 2005. Le trafic est également caractérisé par la montée en puissance de Corsica Ferries, la SNCM ne totalisant que 189 312 passagers en 2005 contre 485 000 passagers en 2002 et 2003. Ce chiffre est lié d’une part à l’abandon de la ligne Nice/Bastia par la SNCM (1), la ligne pourtant jugée la plus rentable, comme aux grèves des mois d’avril, septembre et octobre et de la concurrence pugnace de Corsica Ferries.
Autre activité majeure du port de Nice et de son avant-port la rade de Villefranche: les croisières. Dans ce domaine, on note une certaine stabilité avec 411 escales en 2005 comme en 2004, mais 365 000 passagers l’an passé (− 4 %). Pour 2006, il est d’ores et déjà prévu 491 escales. Pour l’activité des croisières, il faut ajouter à celui de Nice, le port de Cannes qui marque lui une progression importante, 151 escales avec 130 000 passagers, contre 104 escales et 70 400 passagers en 2004.
Soit 493 830 passagers pour le pôle Nice/Villefranche-Cannes. Cependant, si les chiffres sont satisfaisants et en constante progression, on constate une augmentation régulière des passagers en transit, 442 330 en 2005 contre 385 200 en 2004, tandis que dans le même temps les passagers en "tête de ligne" baissent, passant de 65 300 en 2004 à 51 500 en 2005.
Troisième pole d’activité du port niçois: le ciment, un trafic en nette progression en 2005 avec 343 926 t contre 291 676 t en 2004. Sur ce tonnage, 152 481 t sont expédiées sur la Corse et 191 445 t à l’exportation.
En conclusion, cette année 2005 fut une année stable par rapport aux autres précédentes. Mais qu’en est-il de l’avenir? La grande idée de Nice Port Neuf, lancée en 2000 sous la pression d’intérêts locaux et électoraux, est abandonnée. Le projet de Gare Maritime est décalé dans le temps.
Rappelons que celui-ci prévoit la destruction de l’actuelle Capitainerie et de du bâtiment abritant la SNCM pour reconstruire le tout sur deux étages avec un parking souterrain et une terrasse supérieure aménagée en jardin public arrivant au niveau du Boulevard (JMM 17-12-2004, p. 29). Par ailleurs, d’après les expertises de la DDE, il était urgent de consolider la grande digue Sud du port qui a beaucoup souffert lors des tempêtes successives (JMM 12-09-2003, p. 22). Le budget bouclé, les travaux devaient débuter à l’automne 2005 pour éviter de gêner les nombreuses escales de paquebots de croisière à partir du mois de mars. Or, fin janvier, les travaux n’avaient toujours pas débuté…
1) Depuis l’automne, la SNCM n’assure plus qu’une seule liaison avec l’Ile-Rousse.