Avec un trafic de 8 687 390 t en 2005, le port de Bordeaux enregistre une progression de 6,7 % par rapport à 2004. Cette hausse, certes significative, mérite cependant d'être relativisée. Le trafic 2004, avec 8,14 Mt, s'était révélé être le plus critique depuis au moins trois décennies. En flirtant avec les 8,7 Mt en 2005, le PAB retrouve ainsi le niveau d'activité atteint en 2002.
Le rétablissement du trafic réside essentiellement dans les importations, en hausse de 12,4 %. Au total, elles atteignent 6,5 Mt en 2005 et prennent une place de plus en plus conséquente dans le trafic global du PAB. Les entrées de vracs liquides telles que les produits pétroliers et chimiques (au 1er semestre, la reconstitution des stocks de pétrole avait fait progresser ce trafic de 22 %) comme les vracs solides avec les charbons et les aliments du bétail se sont notamment très bien portés.
En revanche, le port de Bordeaux, connu au niveau européen pour être un exportateur important de maïs, a subi assez durement le retournement du marché céréalier. Concurrence de la route, concurrence des Pays de l'Est exportateurs de céréales, baisse des surfaces cultivées et de la production en Aquitaine ont conduit à une perte de 200 000 t, soit − 14 % par rapport à 2004. Malgré une bonne tenue des exportations de ferrailles, talc ou huiles alimentaires, la baisse des exportations totales du PAB en 2005 est chiffrée à − 5 % pour atteindre les 2,5 Mt.
Enfin, le trafic conteneurisé reste quasiment stable en 2005 avec 50 425 EVP (− 0,5 %) pour 519 284 t de marchandises (− 2,1 %). Les lignes de Delmas et MSC passant par le Verdon ont progressé. L'activité de CMA CGM sur Bassens a légèrement baissé (200 EVP en moins par rapport à 2004) en raison des avaries rencontrées par son navire en début d'année.
Suspendu à l'incertitude du trafic céréalier, le PAB, qui poursuivra la même logique budgétaire qu'en 2005, reste prudent et table sur un trafic avoisinant les 8,3 Mt en 2006.
Rencontres promotionnelles en Rhône-Alpes
La rencontre est un classique. Marseille Europort, association de promotion portuaire regroupant le PAM, la CCI Marseille-Provence et l'UMF de Marseille-Fos, a organisé deux réunions d'information à l'intention des clients de Rhône-Alpes, la principale région pourvoyeuse de fret du port de Marseille-Fos. D'abord à Valence puis à Lyon, les représentants marseillais ont présenté les transformations engagées par le port dont Fos 2XL, future extension du terminal conteneurs dont la gestion sera confiée à des opérateurs internationaux privés.
Plusieurs témoignages d'entreprises utilisatrices du port de Marseille-Fos ont permis aux clients de Rhône-Alpes d'apprécier le potentiel et la volonté des professionnels marseillais de développer de nouveaux trafics. Ces témoignages ont également permis de comprendre la crise d'adaptation aux mutations en cours vécu par le PAM fin septembre 2005. Enfin, Marseille Europort a présenté l'évolution favorable du trafic entre la région Rhône-Alpes et le port phocéen. En assurant 62 % des échanges maritimes de marchandises conteneurisées de la région, Marseille-Fos s'affirme comme le 1er port maritime de Rhône-Alpes. Cette part de marché a progressé de 6 points entre 2003 et 2004. Par ailleurs, le second terminal fluvial de Lyon, d'une superficie de 20 000 m2, est en cours de finition; il sera entièrement dédié aux relations avec le port de Marseille.
Robert Villena