5 Md$ pour « abattre » le CO2

Huit des principales associations internationales d’armateurs – Bimco (exploitants et propriétaires de flotte), Clia (compagnies de croisière) ICS (International chamber of shipping), Intercargo (armateurs de vrac sec), Interferry (opérateurs de ferries), Intertanko (armements pétroliers), International Parcel Tankers Association, et WSC (World Shipping Council) – se disent en mesure d’abonder un fonds de recherche de 5 Md$ pour développer des technologies et carburants décarbonés. L’objectif étant de parvenir à « sortir » des navires sans carbone d’ici le début des années 2030. Ce qui s’assimilerait à la quatrième révolution de la propulsion. Assigné par la stratégie de l’OMI, à diviser par deux d’ici 2050 les émissions de CO₂ par rapport aux niveaux de 2008, le secteur a été enjoint à présenter les mesures de court terme pour y parvenir. Cette proposition en est une et elle a fait l’objet d’une soumission, que l’OMI pourrait examiner à l’occasion de la prochaine session du Comité de la protection du milieu marin (MEPC75) en mars 2020. La proposition prévoit la création d’une structure de type ONG pour piloter et gérer un Conseil international de recherche et de développement maritimes (International Maritime Research and Development Board – IMRB). Le fonds serait abondé par les compagnies maritimes à raison d’une contribution obligatoire à la R&D de 2 $ par tonne de carburant. Une participation établie sur l’hypothèse d’une consommation totale d’au moins 250 Mt par an. L’annonce a déjà provoqué des réactions, notamment chez les associations, telle Transport & Environment, poil à gratter du secteur, qui estime bien insuffisants les 5 Md$. L’ONG rappelle que la valeur de 2 $ par tonne de carburant est 42 fois inférieure aux prix actuels du CO₂ en Europe.