Le 17 décembre, à l’unisson d’une action nationale contre la réforme des retraites, les ports français accuseront leur 4e journée de débrayage après les arrêts de travail des 5, 10 et 12 décembre.
Le leader de la CGT Philippe Martinez entend maintenir la pression pour faire reculer le gouvernement sur son projet de réforme, qualifié « d’inique, abjecte », avec la Fédération Nationale des Ports et Docks pour bras armé.
La quatrième journée coup de poing intervient après un week-end de perturbations sporadiques dans les terminaux français avec, comme conséquence, des détournements de navires. Un mouvement qui inquiète les professionnels portuaires tant sur le fond que sur les modes d’action.
À l’aune de la « peak season », la CGT semble déterminée à ancrer ce conflit dans la durée avec des blocages de sites classés Seveso, des piquets de grèves, des incendies, voire même des intimidations et menaces de séquestration de personnels non gréviste. À Marseille, alors que le centre commercial Les Terrasses du Port, implanté dans la partie portuaire requalifiée de la cité phocéenne, bat son plein à l’approche de Noël, les syndicalistes fédérés autour des « Barricades du Port » attendaient ce week-end la visite du député Jean-Luc Mélenchon. La CGT prévoit une mobilisation au moins jusqu’au 20 décembre, une nouvelle réunion étant programmée le mercredi 18 décembre pour décider de la suite du mouvement et des modalités d’action.
Face à la tournure prise par ce conflit social particulièrement dur dans les ports français, l’Union maritime et portuaire de France, par la voix de Michel Segain, s’inquiète des conséquences de ces blocages aussi bien pour les trafics, que pour l’image des ports français ainsi que pour la santé économique des entreprises. Il dénonce ces agissements « inacceptables » exercés par une minorité. « Nous sommes les otages d’un conflit qui porte sur les retraites, un sujet sur lequel on discute depuis le gouvernement Balladur. Nous ne pouvons pas continuer à être pénalisés par des syndiqués qui ne représentent que 8 à 10 % des salariés. Ces personnes-là n’ont pas le pouvoir sur les autres actifs », dénonce le porte-voix de l’Union maritime et portuaire de France (UMPF), évoquant l’archaïsme de cette organisation syndicale.
Et le président de l’UMEP de s’inquiéter des conséquences de ce mouvement au moment où « le gouvernement entend bâtir une politique maritime et portuaire » et de l’impact aussi bien dans les métropoles françaises qu’à l’international.
L’homme, qui garde un goût amer du conflit de 2016 avec 30 jours de grève cumulée sur le port du Havre, s’inquiète de l’impact à court et long terme : « Des porte-conteneurs sont détournés, les trafics chutent et il va falloir des semaines pour s’en remettre avec des effets collatéraux, une mauvaise image de marque ».
+ 12 %
Les ports des pays riverains de la mer Noire (Ukraine, Russie, Romanie, Géorgie, Bulgarie, hors Turquie) ont traité 2,401 MEVP au cours des neuf premiers mois de 2019 (y compris les conteneurs vides, hors transbordement), soit 12 % de plus que durant la même période de l’année précédente. C’est en Géorgie (+ 36 %) et Ukraine (+ 19 %) que la croissance a été la plus forte. Les volumes traités en Russie ont dévissé de 1 %.