Organisé annuellement par la Russie pour encourager les investissements dans ses régions extrême-orientales, l’Eastern Economic Forum de Vladivostok, qui s’est tenu la semaine dernière, a vu Samsung Heavy Industries signer officiellement deux accords avec le plus important chantier naval russe Zvezda Shipbuilding Complex. Tous les deux étaient dans les tuyaux depuis quelques mois.
Le premier porte sur la conception et le développement d’un méthanier brise-glace propulsé au GNL. D’une puissance de 45 MW, similaire à celle de son homologue nucléaire, il devra pouvoir se frayer un chemin à travers une calotte glaciaire ayant jusqu’à 2,1 m d’épaisseur par des températures descendant en deçà de 50 °C. Certains, en Corée du Sud, y voient le signe que Samsung Heavy est en pole position pour décrocher la commande de la quinzaine de méthaniers que le géant pétrolier russe Novatek devrait passer dans le cadre de son projet Arctic LNG-2. C’est oublier un peu vite que les autorités russes imposent que tout ou partie soient construits dans le pays. Novatek aurait d’ailleurs à cet effet réservé de la capacité auprès de Zvezda, qu’un consortium d’investisseurs regroupant Rosneft, Rosneftegaz et Gazprombank est en train d’agrandir. Les chantiers coréens pourraient donc ne récupérer que ceux que le Russe n’est pas en mesure de livrer dans les temps.
Le second accord donne naissance à un joint-venture spécialisé dans la conception et la construction de pétroliers de 42 000 à 120 000 tpl, destinés à être produits en Russie. Samsung Heavy sera en charge de la partie technologique et des ouvriers russes seront formés dans ses chantiers.