En avril dernier, le groupe Soufflet inaugurait ses nouveaux silos de La Pallice. Construits en bordure de quai et reliés au réseau ferroviaire, ils devaient permettre un sérieux report modal dans l’acheminement des céréales. Las, l’ouverture des silos a coïncidé avec le lancement de la grève à la SNCF. « Nous avons été pénalisés par ces problèmes logistiques », a regretté Jean-François Lépy, directeur général marchés du groupe Soufflet, lors de la Bourse maritime des produits agricoles ces 14 et 15 juin à La Rochelle, rendez-vous de la filière. « Nous avons perdu 50 à 60 000 tonnes sur l’approvisionnement des silos ».
Même constat pour la Sica Atlantique. Les grèves se sont aussi traduites par une augmentation des coûts de transport, avec des surcoûts ponctuels de 30 à 40 %, voire 50 %. Le coût de transport pour des céréales acheminées sur 300 km est de l’ordre de 12 €/tonne. Il passe à 20 €/tonne quand le transport se fait par camion. « Cela pénalise encore davantage les bassins de production les plus éloignés », insiste Jean-François Lépy.
Au total, ce sont 150 000 t de céréales qui, faute d’acheminement, n’ont pas pu être vendues au cours des deux derniers mois. « Nous avons 50 % de stock en plus de la normale », observe Vincent Poudevigne, directeur général de la Sica Atlantique. « Nous avons dû faire attendre des bateaux pour les remplir, casser des contrats également alors que les silos sont pleins… »
La crainte est maintenant celle d’un engorgement des silos dans les campagnes de l’hinterland alors que les moissons vont débuter d’un jour à l’autre. « Il faut cesser les grèves », plaide Jean-François Lépy. « Si elles se poursuivent, la situation va devenir compliquée. Nous avons besoin de visibilité ».
