L’événement est inédit. Et il a tardé. Le 8 juin, rue de l’Université, siège de l’Assemblée nationale, il y a eu une concentration (rare) de femmes que le secteur maritime, bastion masculin par excellence, n’a pas pour habitude de pousser vers la lumière. Pour la toute première fois, à l’occasion de la journée mondiale de l’océan, l’association Elles bougent, en partenariat avec le Cluster maritime français, le CNRS et d’autres partenaires, ont décidé de faire de ce 8 juin 2018, sous l’intitulé « Les Elles de l’Océan » une journée « spécialement » pensée pour permettre à de jeunes femmes de faire connaissance avec le secteur maritime. Pour rappel, le taux de féminisation de l’École nationale supérieure maritime est de 8 %.
La manifestation, animée par Pasquine Albertini, responsable communication de Corsica Linea et secrétaire générale adjointe de WISTA France (un réseau international de femmes qui occupent des postes à responsabilités dans le transport maritime et ses activités connexes), devait voir défiler sur scène pas moins d’une vingtaine de femmes emblématiques du secteur.
De façon corrélée ou pas, l’observatoire dédié à l’économie maritime, l’Isemar, publie une étude sur « la place de la femme dans le monde maritime français ». Quelques chiffres posent toutefois le débat. La part féminine dans la main-d’oeuvre maritime mondiale atteindrait à peine les 2 %, soit environ 23 000 femmes.
Á noter, dans un monde d’inégalité salariale manifeste, la Marine nationale et la Marine marchande forment des « exceptions remarquables », note l’étude : « fondés sur une grille indiciaire connue et commune, les salaires et soldes des marins sont dénués de discrimination hommes-femmes, à même ancienneté, grade et compétence ».
