La coopétition entre banane africaine et européenne

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La banane africaine enregistre au cours des dernières années un essor important. « Avec l’arrivée il y a deux ans de deux grandes entreprises et l’installation de nouveaux planteurs à petite échelle, nous prévoyons produire environ 500 000 t de bananes en deux ans », a indiqué Emmanuel Dolly, secrétaire exécutif de l’Organisation des producteurs et exportateurs de bananes, ananas et mangues de Côte d’Ivoire (Obamci). Aujourd’hui, entre le Ghana, la Côte d’Ivoire et le Cameroun, ce sont quelques 663 850 t de bananes qui sont exportées vers l’Union européenne. Les investissements réalisés récemment sur le continent africain devraient doper cette production. Selon Afruibana, en 2020, les trois pays d’Afrique de l’Ouest (Côte d’Ivoire, Ghana et Cameroun) devraient produire plus de 1 Mt de bananes. En Europe, les terminaux fruitiers de Dunkerque, Haropa, Marseille, Anvers, Rotterdam, Bilbao ou d’Italie réceptionnent ces fruits pour les étals des marchés. Des marchés importants pour les producteurs ivoiriens et camerounais puisque 80 % de leurs exportations est destiné aux étals européens.

Alors que la banane des Antilles françaises a souffert lors du passage du cyclone Maria, l’approvisionnement de fruits depuis l’Afrique permet de compenser et de maintenir une offre sur les marchés européens. Dans un entretien à Guadeloupe 1re le 12 octobre, éric de Lucy, président de l’UGPBAN, a constaté que la production du fruit oblong a été décimée à 100 % en Guadeloupe et à 80 % en Martinique. Face à cette crise, les bananes d’Afrique et celles produites par les multinationales américaines en Amérique centrale prennent le pas sur les marchés européens. Or, pour le rédacteur en chef de la revue FruitTrop du Cirad, Denis Loeillet, il doit exister entre les bananes antillaises et les bananes africaines une « coopétition ». « Nous sommes compétiteurs sur les mêmes marchés mais des alliés objectifs pour défendre nos positions sur le marché européen. Nous avons tout intérêt à coopérer sur des questions comme les droits de douane et la clause de sauvegarde, d’autant plus que les régions ultra périphériques européennes et nous partageont une même vision d’une certaine agriculture ».

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