PSA BDP va stocker à Dunkerque les batteries électriques fabriquées par ACC

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PSA BDP a signé un accord conclu avec ACC en avril pour gérer la logistique contractuelle et le transport des batteries électriques destinés à Mercedès. 

Enième investissement autour des batteries électriques dans le nord de la France. La filiale du grand manutentionnaire portuaire va gérer la logistique contractuelle et le transport des productions de ACC, une des quatre gigafactories implantées dans les Hauts-de-France.

PSA BDP, une unité du grand manutentionnaire singapourien spécialisée dans les solutions logistiques, va stocker les batteries électriques fabriquées par ACC (Automotive Cells Company) pour Mercedes. Le bâtiment, d'une superficie de 22 000 m2, sera opérationnel en novembre.

Implantée à Douvrin (Pas-de-Calais), ACC, coentreprise de Stellantis, TotalEnergies et Mercedes-Benz, prévoit de démarrer cet été sa production avec une capacité annuelle de 13 GWh d'ici fin 2024 (soit l’équivalent de 260 000 batteries), ce qui pourrait générer 600 emplois. À horizon 2030, l’entreprise vise les 40 GWh, soit 800 000 batteries par an.

ACC a programmé un investissement de 7 Md€ et aura reçu 1,3 milliard d'aides publiques (françaises et allemandes compris).

Lire aussi : Le port de Dunkerque a engrangé 7 Md€ de promesses d'investissement

PSA BDP retenue pour la logistique contractuelle

PSA BDP avait signé en avril un accord avec ACC portant sur la gestion de la logistique contractuelle et le transport. « Grâce à sa proximité avec la zone logistique du port de Dunkerque, l'entrepôt de PSA BDP est idéalement positionné pour desservir l'industrie naissante des véhicules électriques de la région en offrant une connectivité améliorée pour déployer des solutions durables telles que les camions électriques, les barges électriques et le transport ferroviaire », indique le communiqué de PSA BDP, qui reste discret à ce stade sur les détails, plan de charge, volumes, organisation du transport.

Affranchissement face à la Chine

La région des Hauts-de France, qui a identifié la mobilité électrique comme une filière de développement prioritaire, s’est progressivement imposée comme une destination clé pour les acteurs de la chaîne de valeur de la batterie électrique.

La production de batteries sur le sol européen est devenue un enjeu de réindustrialisation/exportation et une affaire de souveraineté stratégique en France et Europe où il s'agit d'être autonome pour fournir les constructeurs automobiles européens. En vue, faire face à la mainmise de la Chine qui contrôle le marché jusqu'au sourcing en nickel, cobalt ou manganèse, métaux rares, qu'elle maîtrise sur toute la chaîne depuis l'extraction. Selon l'analyste ING, la Chine traite près de 90 % des terres rares et 60 % du lithium, utilisé dans les batteries des véhicules électriques et dans le stockage de l'énergie

La demande de l'Union européenne pour les seules terres rares devrait être multipliée par cinq d'ici à 2030 tandis que la demande de lithium devrait être multipliée par douze.

Quatre projets en France

Une cinquantaine de projets d'usines sont recensés en Europe, dont deux autres portés par ACC en Italie et en Allemagne. La France en accueille quatre et ils ont tous élu domicile dans le nord de la France.

Outre ACC, le groupe sino-japonais AESC-Envision doit lancer sa production à Douai début 2025 pour fournir Renault. La start-up grenobloise Verkor, dont le chantier doit démarrer au cours de ce trimestre, a également Renault pour client avec Schneider Electric et Arkema.

Deux implantations sur le port de Dunkerque

Il y a quinze jours, le Taïwanais Prologium, dont est actionnaire Mercedes-Benz, a annoncé un investissement sur les terrains du Grand port maritime de Dunkerque, d’où les premières batteries devraient être fabriquées en fin d’année 2026.

Dans le même temps, le Chinois XTC et le Français Orano ont signé un blanc-seing pour installer dans l’enceinte du troisième port français une usine de cathodes (électrodes entrant dans la composition d'une batterie).

« Le marché des batteries devrait croître de plus de 30 % par an au cours de la prochaine décennie », indique Allianz dans son dernier rapport sur la sinistralité maritime engendrée par leur transport compte tenu de leur caractère inflammable et explosif. Dans un rapport dédié, il décrit par le menu les causes (fabrication non conforme, dégradation des accumulateurs ou des batteries, surcharge ou court-circuit), les mécanismes d’emballement thermique (explosion, reprises spontanées d’incendies) et les conséquences.

Pour la plupart des implantations évoquées dans le Nord, il s'agit d'alimenter les marchés en « proximité », font observer les porteurs de projets.

Adeline Descamps

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