Sans équivoque, MSC compte sur le rail pour mailler son hinterland et développer le transport combiné mer-rail pour acheminer le fret vers et depuis les ports italiens. En quelques semaines, il aura effectué trois grandes opérations dans le rail, dont deux en Italie et ce, avec les deux principaux opérateurs de trains, la société ferroviaire privée Italo et l’acteur historique public Ferrovie dello Stato (Trenitalia). À eux deux, ils assurent une grande part du transport ferroviaire de passagers et de marchandises outre-Alpes.
Medlog, commissionnaire de transport du groupe MSC, a signé le 15 novembre, en présence de Gianluigi Aponte, président du groupe MSC, un protocole d’accord avec Mercitalia Logistics, filiale de l'opérateur ferroviaire italien Ferrovie dello Stato, en vue de créer une joint-venture (51 %/49 % pour Medlog).
Objet : proposer « une alternative compétitive au transport routier sur l'axe Italie-Europe du Nord » en développant le transport intermodal maritime et ferroviaire de marchandises à destination et en provenance des ports italiens et européens, indique en substance le communiqué de presse du groupe ferroviaire italien.
Solutions optimisées et durables
Charge à la nouvelle coentreprise de « construire et exploiter des terminaux multimodaux sur des sites détenus par les deux groupes en Italie », soulignent les deux entreprises.
« Nous avons pour ambition de devenir un des plus importants acteurs européens de la logistique avec des solutions optimisées et toujours plus durables », annonce dans le communiqué Giuseppe Prudente, directeur de la logistique du groupe MSC et président de Medlog.
« Cela nous permettra d'augmenter le volume de marchandises transportées par train, grâce à la connexion de plus en plus efficace de nos ports et terminaux au réseau national et aux corridors ferroviaires européens, consolidant ainsi l'intégration des systèmes de transport mer-rail-route », précise pour sa part Sabrina De Filippis, CEO de Mercitalia Logistics.
2,5 Md€ à investir
Sur son réseau ferroviaire de 16 800 km (dont 700 km à grande vitesse), exploité par Rete Ferroviaria Italiana, Ferrovie dello Stato Italiane (9 329 personnes, chiffre d’affaires de 1,9 Md€) revendique 10,7 milliards de tonnes/km, 1 milliard de passagers de trains et de bus et 45 Mt de fret par an. Le groupe exploite par ailleurs un réseau routier d'environ 32 000 km.
Afin de doubler la part du fret traité en 2019, le groupe a prévu d’investir 2,5 Md€, dont 80 % consacrés au renouvellement de la flotte, 300 M€ dans ses terminaux en augmentation de capacités et 200 M€ à la numérisation. Ces investissements sont inscrits dans son plan stratégique 2022-2031.
Potentiel de la grande vitesse en Italie
Début octobre, MSC avait créé la surprise en signant un accord pour entrer à hauteur de 50 % au capital d'Italo, le premier opérateur privé de trains à grande vitesse.
« Nous croyons fermement au potentiel du transport ferroviaire de passagers à grande vitesse en Italie et à celui d’Italo pour renforcer la connectivité ferroviaire à travers l'Italie », avait alors indiqué Diego Aponte, président du groupe MSC.
Entré sur le marché en 2012 dans le cadre de l’ouverture à la concurrence de la grande vitesse ferroviaire (une première mondiale) avec ses Pendolinos Alstom rouges sur la ligne Milan-Florence-Rome-Naples, l’opérateur romain exploite aujourd’hui une flotte de 51 trains reliant 51 villes du pays avec un trafic affiché de 20 millions de passagers par an.
Dans la même fenêtre de temps, cette fois eb Espagne, Medlog a également été retenu à la suite d'un appel au marché, par la compagnie publique ferroviaire espagnole Renfe pour être co-actionnaire à ses côtés de la Renfe Mercancías, équivalent espagnol de Fret SNCF. Les pré- et post-acheminements par le rail représentent la moitié du trafic ferroviaire de marchandises en Espagne.
Adeline Descamps
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