Logisticien au service des coopératives agricoles qui l’ont créée, l’union Sénalia avait déjà, historiquement, d’autres compétences que le chargement de céréales depuis ses silos d’exportation de Rouen.
Des prestations sont ainsi réalisées pour la trituration de colza par Saipol, pour la fabrication d’éthanol par Tereos, pour la logistique du sucre (Robust) ou encore du cacao (Cargill, Barry-Callebaut).
Logistique conditionnée
À ces activités, réalisées pour certaines de longue date, s’ajoute une diversification plus récente : une incursion hors des vracs que Sénalia est habituée à manutentionner avec la logistique conditionnée,
C’est la création de la société GQ Logistics en 2021 qui a marqué l’entrée de Sénalia sur ce nouveau marché. Cette année là, avec le rachat de Normandie Logistique, Sénalia a mis la main sur un entrepôt de 14 000 m² au Grand-Quevilly, dont 6 000 m² sont dédiés à son client Cargill.
Surface de stockage multipliée par cinq
Avec deux nouveaux entrepôts en projet, Sénalia change désormais d’échelle puisque la capacité d’entreposage de sa filiale GQ Logistics atteindra 80 000 palettes dans 75 000 m² répartis en trois sites proches les uns des autres, dans la zone industrialo-portuaire de Rouen, en rive gauche de la Seine, entre Rouen et Moulineaux.
« On s’est lancés dans la logistique conditionnée et nous avons vu que ça fonctionnait », indique, pragmatique, Gilles Kindelberger, directeur général de Sénalia. « Nous multiplions nos surfaces de stockage par cinq et nous ne nous arrêterons pas là ! »
Un troisième métier contra-cyclique
Le premier entrepôt, situé à Petit-Quevilly, est mitoyen de l’actuel entrepôt GQ Logistics. Il s’agit de l’ancien site d’Europharma que Sénalia a acquis en décembre 2023 pour 17 M€ et qui est en cours d’aménagement. Il sera opérationnel en octobre prochain. La construction du second vient de commencer sur le site de l’ancienne raffinerie Petroplus de Petit-Couronne. Il sera livré en décembre 2024.
« Avec ces trois implantations nous avons désormais trois métiers : le logistique portuaire, la logistique des flux vracs agro-industriels amont et aval, et enfin l’entreposage et les prestations logistiques associées », expose le président de Sénalia, Thierry Dupont. « Nous développons ce troisième métier comme alternative contra-cyclique mais Sénalia restera centrée sur la filière céréalière rouennaise. »
Importation de produits agricoles envisagée
D’autres projets sont aussi en cours, mais semblent moins avancés. L’importation de produits agricoles, par exemple, est envisagée. Il s’agirait d’importer des produits ou des qualités de céréales dont la filière française ne dispose pas. Des diversifications pourraient aussi être envisagées dans la chimie verte, la méthanisation ou le stockage de carbone.
Des trajets jusqu’à destination sont aussi prévus, avec prise en charge de la logistique portuaire à l’arrivée. Des discussions ont eu lieu à ce sujet avec l’Algérie, le Maroc et le Qatar. Ce dernier pourrait être le premier à aboutir. il a lancé un appel d’offres pour l’exploitation de nouveaux silos portuaires pour l’importation de blé, de riz, de sucre et d’huiles alimentaires.
Étienne Berrier