L'équipage du vraquier Anastasia exploité par MSC va enfin pouvoir débarquer du navire au Japon, après six mois d’attente au large des côtes chinoises.
L'équipage du vraquier Anastasia exploité par MSC devrait pouvoir débarquer au Japon, à Iwakuni dans la baie d'Hiroshima. Le vraquier était bloqué depuis septembre au large du port chinois de Caofeidian, terminal spécialisé dans le vrac sec. Les 18 marins pourront toucher terre une fois avoir souscrit aux exigences japonaises en matière de contrôle sanitaire.
« Ayant épuisé toutes les options possibles pour le changement d'équipage, y compris les efforts déployés au niveau diplomatique pour faire le lien entre les autorités indiennes [les membres d’équipage sont majoritairement de nationalité indienne, NDLR] et chinoises, nous n’avons pas eu d'autre choix que de demander au capitaine de dérouter sur le Japon le 4 février dernier », explique l’armateur européen, alerté par la dégradation de la sécurité et de la santé de l’équipage.
Des dizaines de navires sont encore bloqués au large des côtes chinoises en raison d’une brouille diplomatique entre Pékin et Canberra qui a pris en otage les importations d’un certain nombre de matières premières dont le charbon et l’orge.
Ces derniers jours, la Chine aurait autorisé quelques déchargements dans « un geste humanitaire » pour favoriser la relève d’équipage, mais Pékin n’entend pas lever son interdiction aux importations de charbon australien.
Des situations ubuesques
MSC croit savoir que la société, qui a initialement affrété l'Anastasia, aurait sous-affrété le navire à un tiers. L’armateur indique « avoir essayé de convaincre les parties affréteurs et commerciales qui contrôlent le navire et le fret de permettre un changement d'équipage en divers endroits avant son arrivée dans les eaux chinoises, et à nouveau quand il était au mouillage à Caofeidian ».
Les restrictions sanitaires strictes observées par les autorités chinoises n’ont pas permis d’y accéder. Le sort des marins avait mobilisé l’exécutif indien, appelant à une résolution du problème pour des raisons humanitaires.
Un équipage, également indien, à bord d'un autre navire avait également été autorisé à débarquer au Japon le mois dernier. Le gouvernement italien a également pris des dispositions pour que les marins de deux autres navires soient relevés. Encore faut-il qu’ils puissent ensuite rentrer chez eux. La mobilité reste contrainte sur tous les continents et l’offre de desserte aérienne reste faible.
A.D
Photo : ©DR