Dans son rapport sur le développement durable, la compagnie pétrolière norvégienne indique avoir conclu des accords d’affrètement long terme pour 30 navires écologiquement efficients. Elle va mettre en service dix unités supplémentaires d’ici 2022.
La compagnie pétrolière norvégienne pratique l’affrètement à des fins écologiques. C’est ce qu’elle indique dans son rapport sur le développement durable qu’elle a publié le 19 mars en complément de ses résultats financiers. La société indique avoir contracté à long terme pour 30 navires, décrits comme « en pointe en matière d'efficacité énergétique ». En outre, Equinor annonce qu’elle va affréter 10 navires, également dans le cadre de contrats à long terme, qui entreront en service d'ici 2022. La major utilisera également le GPL comme carburant pour ses navires de transport de GPL.
En 2020, la compagnie pétrolière norvégienne avait fait quelques promesses qui l’engagent. Elle a notamment annoncé son intention de réaliser des opérations mondiales neutres en carbone d'ici 2030 et de réduire les émissions totales de gaz à effet de serre (GES) en Norvège d'ici 2050. L’an dernier, elle s’est également engagée à être une entreprise totalement neutre d'ici 2050, incluant la production et l'utilisation finale de l'énergie.
Réduction de ses GES
Dans son rapport, la major européenne indique avoir réduit ses émissions de gaz à effet de serre (scope 1&2) de 1,4 Mt n 2020 par rapport à 2019, « notamment grâce à une meilleure efficacité énergétique, à des changements dans son portefeuille et à une baisse du niveau d'activité. » Les émissions maritimes de CO2 se sont élevées à 4,8 millions d'équivalents CO2.
Par conséquent, l'intensité moyenne de CO2 de ses actifs est passée de 9,5 kg par baril d'équivalent pétrole (bep) en 2019 à 8 kg en 2020. Les projets d'énergies renouvelables et de solutions bas carbone ont représenté 4 % de ses investissements en 2020. Par ailleurs, la part des énergies renouvelables dans les projets et investissements engagés en 2020 était d'environ 60 %.
Depuis 2019, indique la norvégienne, presque tous les navires de ravitaillement offshore (PSV, platform supply vessels) sous contrat à long terme « sont tenus d’utiliser une alimentation électrique à terre et d'installer des batteries pour un fonctionnement hybride. »
Première pile à combustible à l'ammoniac
Pour soutenir le développement de carburants à faible et à zéro émission de carbone pour le transport maritime, elle participe à divers projets. Elle est par exemple partenaire du projet ShipFC visant à installer la première pile à combustible à l'ammoniac sur un navire, à savoir sur le Viking Energy, d'ici 2024. La pile à combustible flexible à oxyde solide fonctionnera avec de l'ammoniac vert (produit à partir de sources d'énergie renouvelables).
Le projet LH2 for maritime/Topeka est une autre de ses initiatives en cours de développement qui vise à éprouver la chaîne de valeur de l’hydrogène liquide en tant que carburant maritime.
Plan d’économies, dividendes rabotés
« Nous avons réalisé de solides performances opérationnelles au cours de cette année exigeante, mais nos résultats ont été lourdement affectés par les faibles prix du pétrole et du gaz », a introduit Anders Opedal, PDG d'Equinor lors de la présentation de ses résultats financiers.
Toutes les compagnies pétrolières ont vécu une même année, marquée par une volatilité et une baisse sans précédent des prix, surtout au cours du premier semestre. En mars, Equinor avait notamment allumé les feux de détresse en lançant un plan d'action de 3 Md$ pour renforcer son assise financière. La mise en œuvre de ce plan a permis de réaliser des économies de 3,7 Md$, dont une réduction des coûts d'exploitation fixes d'environ 1 Md$.
L’entreprise affiche un résultat net d'exploitation négatif de 3,42 Md$. Le flux de trésorerie s’élève à 10,9 Md$. En réaction à l'incertitude du marché, la compagnie pétrolière européenne a réduit son dividende et suspendu les rachats d'actions au printemps 2020. La distribution totale de capital aux actionnaires pour l'année s'est élevée à 3,39 Md$.
La rédaction
Photo : Equinor est partenaire du projet qui vise à éprouver la première pile à combustible à l'ammoniac sur le Viking Energy, d'ici 2024. ©Equinor