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Chang Yun Chung, le fondateur de Pacific International Lines (PIL), est décédé chez lui à Singapour le 5 septembre, a annoncé la compagnie. Au rang des capitaines d’industrie du secteur.
Parmi les visionnaires de l'industrie du transport maritime, capitaines d’industrie comme Jacques Saadé, Chang Yung-fa, Gianluigi Aponte et Tung Chao Yung, fondateurs respectifs de CMA CGM, Evergreen, MSC et OCCL, Chang Yun Chung a fondé PIL, aujourd'hui dirigée par son fils, Teo Siong Seng, en 1967. Jusqu’à l’âge de ses 100 ans, le président émerite continuait de venir quotidiennement au bureau. « Avec sa vision et son énergie, il a fait d'un petit opérateur côtier ne possédant que deux navires la société dont nous sommes si fiers aujourd'hui. Sa grande sagesse et ses mains fermes sont nées d'une lutte dans sa jeunesse » a déclaré SS Teo-led, la société de Teo Siong Seng, dans une note aux employés. Il est fait allusion au passé de son père, qui a connu la prison en tant que réfugié chinois dans ce qui était alors la Malaisie, pour avoir aidé des résistants.
« Mon père m'a appris une chose, en chinois, c'est le "yi de fu ren" - cela signifie que vous voulez que les gens vous respectent et vous écoutent, non pas à cause de votre autorité, de votre pouvoir, ou de votre dureté, mais en raison de votre intégrité et de votre qualité », expliquait son fils dans un des articles de la presse locale consacrés de façon chronique à la dynastie familiale.
« Dans toute entreprise, surtout dans le secteur du transport maritime, il y a beaucoup d'inconnus. Il peut y avoir des problèmes politiques, techniques, des accidents. Cela n'aide pas à garder son sang-froid. Il m’a appris à rester calme. Cela s'est avéré précieux lorsqu'en 2009, nous avons dû gérer le détournement d'un des navires de la compagnie par des pirates au large des côtes d'Afrique de l'Est ». Il a fallu 75 jours et une rançon fort probable pour obtenir la libération de l'équipage.
Vente du siège
La compagnie singapourienne, qui a été l'une des plus grandes compagnies maritimes d'Asie du Sud-Est, est aujourd’hui en difficulté. Ces derniers mois, elle s’est désengagée du marché transpacifique, s’est délestée de participations dans des compagnies (Pacific Direct Line) ou de sociétés (fabrication de conteneurs) et a obtenu un prêt garanti par l'État auprès du fonds souverain Temasek Holdings pour se refinancer. Selon la presse locale, en juillet, elle aurait vendu son siège de la compagnie, un bâtiment de 17 étages situé au cœur du quartier central des affaires de Singapour.
À court de liquidités
PIL est le 10e transporteur mondial par sa capacité conteneurisée avec 347 596 EVP. Heliconia Capital Management, qui fait partie du fonds souverain Temasek Holdings, devrait mettre sur la table entre 400 et 450 M$ en liquidités pour aider la compagnie à solder ses dettes et garantir sa pérennité. Fin mai, elle a obtenu de treize de ses créanciers, totalisant 97,6 % de sa dette totale, un moratoire sur les paiements du principal de la dette (montant net du capital emprunté) et des intérêts jusqu'au 31 décembre.
A.D
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