Éolien offshore : Louis Dreyfus Armateurs porte à sept sa flotte de navires dédiés au transfert du personnel de maintenance

Crédit photo ©LDA
Louis Dreyfus Armateurs a commandé deux nouveaux navires CTV de grande capacité. Les deux unités ont été confiées au chantier singapourien Strategic Marine, auquel LDA a déjà eu recours pour des précédents. La décision d'étendre sa flotte de navires dédiés au transfert des techniciens opérant sur les éoliennes fait écho aux perspectives de croissance du secteur.

Dans l’éolien, LDA est bien ancré et se concentre sur les activités périphériques que sont la fourniture de grands navires de soutien à l’entretien des champs éoliens (support offshore vessels, SOV), et au transfert de personnels (Crew Transfer Vessel, navires de transfert d’équipage) constituant pour l’heure le gros de son activité.

La compagnie maritime française annonce avoir contracté pour deux nouveaux CTV portant sa flotte de 5 à 7 navires. Sur ce segment, LDA, qui opère via sa coentreprise LD Tide créée en 2021 avec la Britannique Tidal Transit, ne lance en général les commandes que si elle a décroché des appels d’offre. Mais ces deux nouvelles unités ont été contractées en spéculation.

CTV de confort

Les deux navires, à livrer au premier trimestre 2025, ont été confiés au constructeur singapourien Strategic Marine, spécialisé dans la construction de navires de support à l’éolien en mer, auquel LDA a déjà fait appel, pour les 4e et 5e unités de sa flotte : l’Esti'Vent, exploité sur le marché spot, en plein essor en raison de la phase d’installation des parcs éoliens offshore, et l’Acti'Vent, en opération sur le parc de Fécamp pour le compte de Siemens Gamesa.

En tant que sisterships, les nouveaux CTV seront basés sur le design StratCat 27 (27 m de long et 9,10 m de large, 1,8 m d’opérabilité) avec une capacité de 24 passagers.

Pour la maintenance des champs d’éoliennes proches des côtes, le transfert des techniciens depuis une base logistique à terre se fait principalement par des similis catamaran. Pour ces navires, qui ne répondent pas aux mêmes exigences technologiques que les SOV, LDA privilégie néanmoins les plus grands, de 24 places, pour des questions de confort.

Cinq navires en opération

Actuellement, LD Tide gère une flotte de cinq navires. Les trois premiers ont été construits par le chantier français Ocea et peuvent naviguer jusqu’à 2 m de hauteur significative [valeur statistique qui mesure les hauteurs de vagues mesurées entre crête et creux] contre 1,5 à 1,7 m pour la plupart des CTV. Deux d’entre eux sont exploités sur le parc éolien en mer de St-Nazaire, mis en service fin 2022, pour le compte d’EDF EN et GE Vernova.

« La décision d'étendre la flotte intervient au moment où de nombreux parcs éoliens en mer sont en cours de développement en France et d'autres projets sont prévus dans les années à venir. Cette expansion vise principalement à répondre à la demande croissante de CTV, notamment lors des phases de construction et de mise en service de ces projets », explique Gaël Cailleaux, directeur général Renouvelables de Louis Dreyfus Armateurs.

Révolution chez LDA

L’entreprise, détenue à 100 % par Philippe Louis-Dreyfus, son fils Édouard et ses deux sœurs, a annoncé à la mi-juin à son personnel qu’elle envisageait de faire entrer un partenaire (industriel ou financier) au capital.

« Cela fait très longtemps qu'on n'avait pas été aussi bien chez LDA. On a connu des périodes difficiles, comme la décennie 2010-2020, un cycle noir pour le shipping mondial et français », explique au JMM Édouard Louis-Dreyfus.

Depuis une petite décennie, l'opérateur historique de vraquiers a opéré un grand virage stratégique pour se  recentrer sur des activités de niche dans les services maritimes à valeur ajoutée, que ce soit le transport de pièces d'avion pour Airbus (qui lui a renouvelé sa confiance dernièrement en lui confiant la construction et gestion d’une nouvelle flotte plus verte et plus innovante), la pose et la maintenance de câbles (LDA gère notamment la flotte des sept navires câbliers), le support aux énergies marines renouvelables (l'entreprise exploite les Wind Of Hope et Wind of Change pour Ørsted qui vient de reconduire les chartes-parties pour cinq ans).

 « On s'est considérablement renforcé sur ces trois domaines pour lesquels on
a des perspectives de croissance très fortes. Quand on a la main chaude et qu'on a les planètes bien alignées, il ne faut pas laisser passer le train. On arrivera plus facilement à mener à bien nos ambitions avec un partenaire
», explique le PDG.

LDA ne se met aucune pression. « On ne cherche pas un acheteur mais un financier », martèle-t-il, alors que la presse (BFM) fait subrepticement planer des doutes sur les états financiers de l'armateur – dont le fondement reste à expliciter –, mais qui nourrit les spéculations sur une opération déguisée de mise en vente.

« Soit on trouve un partenaire qui partage nos valeurs, notre culture, nos plans de croissance et notre nécessaire besoin de réactivité dans la prise de décision en tant qu'entreprise familiale, sinon on continuera tout seul, avec peut-être un peu moins d'ambitions et en mettant sans doute un peu plus de temps ».

L’entreprise, qui lance à peine le processus, restera discrète sur le degré d’ouverture et les marques d’intérêt déjà reçues. Accompagnée par les banques d’affaires, Rothschild et Oddo, elle se fixe le début d’année pour trancher, qu’il y ait passage à l’acte ou pas...

Adeline Descamps

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