La future unité, d’une capacité à terme de 200 000 t, approvisionnera d’ici 2025 les navires ainsi que les camions sur des terrains mis à disposition par le port d'Amsterdam. Le fournisseur néerlandais a déjà franchi quelques étapes clés dans son développement : il a signé avec BioValue un contrat d’achat exclusif pour qu’il lui fournisse une partie importante du biogaz nécessaire à la production totale de bio-GNL. Le producteur de biogaz devrait construire une nouvelle usine adjacente à celle de Titan. BioValue, l'un des plus grands fournisseurs de biogaz des Pays-Bas, est considéré comme un pionnier avec six sites de production aux Pays-Bas.
Le solde proviendra d'autres installations de production à travers l'Europe qui sont connectées au réseau de gaz existant. En outre, c’est Linde engineering qui réalisera l'ingénierie sur la base de la technologie de liquéfaction du spécialiste des gaz industriels Linde.
Recherche compagnie de lancement
La majeure partie des volumes de bio-GNL produits par l'usine serait réservée, selon Titan LNG, aux navires de son client de lancement. Les stations de ravitaillement pour poids lourds et les clients industriels se partageront les volumes restants. À ce propos, le porteur du projet estime que le bio-GNL permettra d'éviter l'émission d'environ un million de tonnes d'équivalent CO2 par an, « soit les émissions annuelles d'environ 25 % de toutes les voitures diesel aux Pays-Bas ».
Titan LNG, qui envisage dans un second temps la production future d'e-méthane à partir de carbone biogénique (contenu dans la biomasse d'origine agricole ou forestière, émis lors de sa combustion ou dégradation) combiné avec de l'hydrogène vert, garantit que le biogaz sera issu de matières premières renouvelables, conformes à la dernière directive européenne sur les énergies renouvelables et certifiées par l'International Sustainability and Carbon Certification (ISCC).
Virage vers les dérivés verts du GNL
Il s'agit de la dernière étape en date du repositionnement entrepris par l’entreprise néerlandaise, lancée il y a dix ans en tant que fournisseur de GNL. La société élargit son approche de la décarbonation avec des carburants neutres en carbone, visant particulièrement le biométhane liquéfié et l'e-méthane dérivé de l'hydrogène pour le secteur du transport maritime mais aussi d'autres industries.
L’opérateur néerlandais va tambour battant. L’an dernier, à peine venait-il de mettre en service à Anvers son troisième avitailleur de GNL, le Flex Fueler 002 qu’il envisageait un nouveau souteur. C’est à ce moment-là qu’il avait annoncé son intention de proposer « prochainement » le bio-GNL avant de pouvoir un jour proposer du GNL produit à partir d'hydrogène vert. Il a lancé à ce dessein un appel d'offres pour le développement d'un avitailleur de 4 200 m3 disposant de deux cuves bien distinctes, pour le GNL et pour le biogaz. La nouvelle barge d'avitaillement, nommée Titan Krios (en référence au thème de sa flotte, la mythologie grecque) a été confiée à HB Hunte engineering. La livraison est prévue en 2023.
Pour rappel, le premier souteur – le Flex Fueler 001 –, est opéré par Titan LNG depuis juin 2019 et basé à Rotterdam. Titan LNG est également à l’initiative d’un avitailleur en zone ARA (Anvers-Rotterdam-Amsterdam) : le Green Zeebrugge, ex-Engy Zeebrugge. Le navire, basé dans le port côtier belge, a été confié par l’armateur nippon NYK à Titan LNG via un affrètement de long terme. L’armateur japonais en est devenu l’unique propriétaire après la dissolution, en novembre 2020, de la coentreprise Marine LNG Zeebrugge qu’il avait formée avec Engie.
Adeline Descamps
