Dans une déclaration à la bourse de Singapour le 8 février, le constructeur chinois privé Yangzijiang Shipbuilding a déclaré avoir reçu des commandes pour quatre autres porte-conteneurs de 24 000 EVP. Il avait engrangé ses premiers contrats pour deux géants en décembre. L’identité du ou des exploitant(s) n’est pas révélée mais dans les milieux informés, elle ne fait guère de doute.
Le nombre de compagnies capables de déployer des unités de 24 000 EVP ne courent pas les mers. Depuis quelques mois, l’envie d’EVP, qui s’était assagie pour digérer les temps durs, a de nouveau gagné le secteur. OOCL, Hapag-Lloyd, Evergreen ont tous cédé à la tentation et adressé aux constructeurs chinois leurs listes pour la plupart de Noël.
Le constructeur chinois privé Yangzijiang Shipbuilding avait surpris en décembre dernier en annonçant qu’il allait construire ses deux premiers géants, des porte-conteneurs d’une capacité de 24 232 EVP. Il était en effet jusqu’à présent plutôt connu pour les unités de petite taille. L’identité de l’armateur n’avait alors pas été révélée mais pour les courtiers, il ne faisait guère de doute qu’il s’agissait de MSC dans le cadre de contrats d’affrètement à long terme. C’est la Chinese Bank of Communications Financial Leasing qui portait la commande.
MSC, à nouveau évoqué comme probable exploitant
Dans une nouvelle déclaration auprès des investisseurs, l’entreprise cotée sur les marchés de Singapour a cette fois indiqué avoir reçu des commandes pour quatre autres porte-conteneurs de 24 000 EVP. L’identité du donneur d’ordre n’a pas davantage été révélée. Mais les spéculations ont repris leur tour de chant. L’annonce coïncide avec une déclaration faite le 9 février par Seaspan, l’un des plus grands propriétaires et exploitants indépendants de porte-conteneurs, coutumier des contrats d’affrètement long terme avec les plus grandes compagnies.
La filiale du groupe Atlas a notifié la commande de deux porte-conteneurs d'une capacité de 24 000 EVP qui seront livrés pour le premier semestre 2023 et affrétés à une compagnie dans le cadre d’un contrat de 18 ans. Seaspan évoquait allusivement un « important chantier naval ». Étant donné le nombre très limité de candidats à l’exploitation possibles et la nature des contrats (affrètements à très long terme), MSC surgit à nouveau comme le probable candidat des futurs navires de Seaspan. C’est du moins ce que croit savoir Alphaliner.
Mystère non dissipé
En ce qui concerne les deux autres commandes, le donneur d’ordre et/ou l’exploitant restent des énigmes, reconnait le consultant, plutôt bien informé d’ordinaire. « Les commandes pourraient très bien avoir été passées, une fois de plus, par l'une des grandes sociétés de leasing chinoises contre des affrètements à long terme à l'un des principaux transporteurs maritimes », faudra-t-il se contenter dans l’immédiat.
Plus avérée est l’entrée de Yangzijiang Shipbuilding dans le cercle des constructeurs de mégamax, lui qui était abonné aux porte-conteneurs de 1 800 à 2 700 EVP.
En 2020, le chinois aura « rentré » 53 navires pour une valeur d'environ 1,77 Md$. Le groupe exploite quatre chantiers navals le long du fleuve Yangtze en Chine, spécialisés dans les porte-conteneurs, les vraquiers et les méthaniers. Dans les grandes tailles, ils ont notamment participé à un projet de construction de six minéraliers Valemax pour le géant minier brésilien Vale.
Adeline Descamps