Avec le Grande California, Grimaldi a réceptionné le dernier de ses sept PCTC (Pure Car & Truck Carrier) qu’il avait commandés au chantier chinois Yangfan situé à Zhoushan. Comme ses sisterships – dont les deux derniers ont été livrés en octobre (Grande Florida) et en janvier (Grande Texas) –, le navire de transport de véhicules fait office de géant dans sa catégorie avec sa capacité de 7 600 CEU (Car Equivalent Units) ou 5 400 mètres linéaires et 2 737 CEU. Battant pavillon italien, le Grande California mesure 199,9 m de long et 36,45 m de large pour un tonnage brut de 65 255 GT.
Doté de quatre ponts relevables, il peut transporter tout type de fret roulant (voitures, fourgonnettes, camions, tracteurs, autobus, excavatrices, etc.) jusqu'à 5,3 m de hauteur. La rampe latérale et de quart arrière ont été pensées pour charger des unités de fret pesant jusqu'à 150 t, tandis que ses 12 ponts et le système de rampes internes ont été configurés pour minimiser tout dommages à la cargaison pendant les opérations de chargement et de déchargement.
L’armateur napolitain vante aussi l’efficience écologique de son nouveau fleuron et son « efficacité énergétique élevée » grâce à un moteur principal Man Energy Solutions à commande électronique pour répondre à la réglementation du point de vue des émissions d'oxyde d'azote (NOx) et équipés de scrubbers pour traiter les émissions d'oxyde de soufre (SOx) et de particules.
Entre Méditerranée et Amérique du Nord
Dès son arrivée de Chine, le Grande California sera déployé sur la liaison ro-ro hebdomadaire opérée entre la Méditerranée et l'Amérique du Nord avec 15 ports desservis en Italie (Civitavecchia, Gioia Tauro, Livourne, Salerne, Savone), en Espagne (Valence), en Belgique (Anvers), au Canada (Halifax), aux Etats-Unis (Baltimore, Davisville, Houston, Jacksonville, New York) et au Mexique (Altamira, Veracruz). Grimaldi doit réceptionner quinze autres nouveaux navires « innovants » dans les années à venir.
Sur le marché du transport de véhicules, il fallait avoir la confiance du marché bien accrochée ces derniers temps. Les opérateurs spécialisés dans ce segment ont vécu et vivent encore des moments difficiles, le marché automobile mondial ayant vécu en 2020 la pire année jamais enregistrée pour le secteur.
Année pandémique noire
La chute drastique de la demande de véhicules observée dans la plupart des grands marchés de consommation et la mise à l’arrêt forcée des industries dans les grands pays constructeurs se sont soldées par une chute des ventes mondiales de voitures de 22 % en 2020, soit 70,5 millions de véhicules selon les données compilées par la Lloyd's List Intelligence dans son dernier Shipbuilding Outlook. Toutes les régions ont été touchées, mais c’est en Europe que la baisse a été la plus forte (- 23,7 %, à 9,9 millions d’unités).
C'est d’ailleurs le chiffre le plus bas constaté depuis le début de la série statistique en 1990, plus bas que 2013 et 1993, déjà identifiées comme des années noires pour l'industrie automobile, a indiqué l'Association des constructeurs automobiles européens (Acea). Tous les pays d'Europe n'ont pas été touchés de la même façon. L'Espagne a le plus souffert avec un recul de 32,2 %, suivie par l'Italie (27,9 %) et la France (25,5 %). L'Allemagne, quant à elle, enregistre une diminution de seulement 19,1 %.
Au niveau mondial, les deux grandes superpuissances que sont la Chine et les États-Unis n’ont pas non plus vécu la même réalité. La Chine, où la pandémie a pourtant démarré, a vu ses ventes compressées de 1,9 % seulement, à 25,3 millions. Les États-Unis ont, eux, encaissé une baisse de 15,3 %, à 14,4 millions de véhicules.
A.D.