Le chantier naval chinois Guangzhou Shipyard a récemment achevé la construction de l'Aura Seaways, un des deux ro-pax d'une capacité de 54 900 tpl tandis que son sistership est encore en construction au chantier naval de Nansha, en Chine également. Il fait figure d’exception pour DFDS non pas seulement pour ses caractéristiques de taille (230 m de long et 31 de large) et d’éco-conception (émissions de CO2 par remorque inférieures de plus de 20 % à celles des navires de DFDS actuellement exploités sur les routes de la Baltique) mais aussi parce qu’il est le premier navire à passagers neuf depuis le Scandinavia, livrée en 1982.
Mais avec ses 4 500 mètres linéaires et son port en lourd de 12 750 tpl, il peut transporter près de trois fois plus de marchandises et de charge utile que le Scandinavia. En termes de capacité de passagers, le nouveau venu peut accueillir jusqu'à 690 passagers dans 250 cabines. Les deux seront armés par un équipage de 62 marins.
Aux standards écologiques les plus élevés
Aux nouvelles normes EEDI (Energy Efficiency Design Index), les sisterships sont équipés de scrubbers et leurs coques sont classées ice 1C, « pensés pour accroître l'efficacité des opérations ». DFDS avait déclaré, lors de la commande début 2018, un investissement de près de 300 M$ pour ces deux navires dans le cadre d'un programme de renouvellement de sa flotte sur la Baltique. L’Aura Seaways est en effet destiné à opérer sur les lignes entre la Suède, la Lituanie et l'Allemagne. La livraison a pris environ six mois de retard en raison de la crise sanitaire mais le second est maintenu pour le premier semestre 2022.
Premier navire vert en 2025
La compagnie danoise est embarquée dans une course à la taille. Elle a reçu en mai le Côte d'Opale, un E-Flexer affrété à long terme auprès de Stena et construit par CMI Jinling à Weihai. Avec ses 214,5 m de long pour 27,8 de large (jauge brute de 40 000 t), le navire dispose d’une capacité de 3 100 m linéaires de pont-garage, 160 voitures et 1 000 passagers. Elle le positionne comme le plus grand opérant en Manche.
Sur le plan financier, la compagnie a présenté un troisième trimestre avec des revenus tirés du fret en forte croissance alors que la congestion portuaire a généré des frais supplémentaires, notamment au Royaume-Uni. Le chiffre d'affaires a augmenté de 22 % entre juillet et septembre, pour atteindre un peu plus de 591 M€. Si l'activité passagers s'est redressée en septembre, elle reste très déprimée.
L'Ebitda tiré du transport de marchandises s’est affiché en hausse de 6 % pour atteindre 102,9 M€ sur les trois mois, principalement grâce а la forte croissance des volumes méditerranéens. Le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement pour le passager – Mer Baltique et Manche – s’est en revanche replié de 45 %, à un peu plus de 7 M€.
DFDS, qui a apporté son soutien en février au grand projet de production d'ammoniac vert porté par plusieurs poids lourds de l'agroalimentaire danois, s’est récemment engagé à lancer son premier navire vert au plus tard en 2025. Afin de respecter l’échéance de son projet « Navire vert 2025 », la société a créé Sustainable Fleet Projects, un nouveau département qui lui est spécifiquement dévolu. Sans autre objet que ce développement mais avec la contrainte de l’horloge.
Adeline Descamps
