Des navires spécialisés pour les éoliennes offshore

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L’installation et la maintenance des champs d’éoliennes en mer nécessitent des navires spécialisés. Plusieurs d’entre eux sont exploités par Louis Dreyfus Armateurs. Pour le parc au large de Saint-Nazaire, où les premières turbines sont entrées en production, Travocéan, filiale de l’armateur français, intervient pour la mise en place des câbles électriques sous-marins et procédera en outre à l’acheminement sur site des techniciens de maintenance.

Sur le champ d’éoliennes en mer de Saint-Nazaire, les premières turbines sont entrées en production électrique tout récemment. Mais seules 27 d’entre elles sont totalement achevées : les 53 autres continuent de faire l’objet de travaux d’installation. Toutes les fondations sont à présent achevées et surmontées de leur « pièce de transition », plateforme destinée à accueillir le mât. Mais avant d’installer ce dernier, il faut installer les câbles électriques connectant les éoliennes entre elles et à la sous-station électrique, elle-même reliée à la station électrique terrestre.

C’est TravOcean, filiale de Louis Dreyfus Armateurs spécialisée dans les câbles sous-marins, qui est chargée de la fourniture et de l’installation de ces câbles d’une longueur totale de 116 km. Après des décennies en tant qu’exploitant de vraquiers, la compagnie maritime a opéré le virage il y a plusieurs années déjà et s’est fait une spécialité de la conception et de l’exploitation de navires dédiés à des applications bien particulières. Ainsi, ses 12 câbliers travaillent pour Alcatel Subamrine Networks (groupe Nokia).

Un Triton et des coquilles

Pour la pose des câbles électriques, Travocéan a affrété un câblier de 95 m : l’Olympic Triton. Sur le pont de ce navire, une véritable chaîne de montage a été installée. Car malgré la faible profondeur du banc de Guérande sur lequel est installé le parc éolien, la nature des fonds, constitués de roches particulièrement dures, ne permet pas l’ensouillage des câbles. Afin de ne pas recourir à un enrochement tout le long du câble, une solution innovante et plus respectueuse du fond marin a été retenue  : une protection sous le forme d’une coquille de fonte est installée sur toute la longueur du câble avant qu’il soit déposé sur le fond marin.

425 000 coquilles ont été fabriquées à cet effet par une fonderie située à Redon (Ile-et-Vilaine). Le câble, ainsi alourdi de 80 kg par mètre linéaire, est déroulé par l’Olympic Triton à raison de 100 m par heure. Afin que le câble, qui n’est pas enfoui dans une souille, ne se déplace pas, 1 500 sacs d’enrochement, chacun de 4 t, seront déployés.

100 m de câble déployés en 1 h

Il faut environ 24 heures au navire pour installer le câble entre deux éoliennes, y compris le temps nécessaire pour faire monter le câble à travers la fondation. En haut de chaque pièce de transition est installée un treuil à cet effet, raison pour laquelle les câbles doivent être positionnés avant l’installation des mâts. Au 9 juin, 48 câbles inter-éoliennes avaient été installées sur les 80 prévus.

Louis-Dreyfus Armateurs dispose aussi dans sa flotte d’autres navires spécifiquement conçus pour l’installation d’éoliennes : les service offshore vessel (SOV) Wind of Change et Wind of Hope. Exploités par LDA pour le compte de l’énergéticien danois Orsted, ceux-ci sont affectés à la maintenance de fermes éoliennes au large de l’Allemagne et de la Grande-Bretagne.

ZEST, le CTV du futur

Pour Saint-Nazaire, trois navires ont été spécifiquement construits et  exploités par Louis-Dreyfus : des crew transfer vessels (CTV) d’une capacité de transport d’une vingtaine de techniciens depuis la terre ou d’une éolienne à l’autre. Un de ces navires a été commandé par EDF Renouvelables, l’exploitant du parc de Saint-Nazaire. Les deux autres par General Electric, le fournisseur des éoliennes qui devra aussi procéder à leur maintenance au cours des 25 prochaines années. Le premier de ces CTV a été mis à l’eau en avril dernier. « Il fait actuellement l’objet d’une campagne d’essais au large des Sables d’Olonne, explique Gaël Cailleaux, de Louis Dreyfus Armateurs. Sous pavillon français, enregistré au premier registre, il sera en exploitation à partir de fin juin et basé à La Turballe, base de maintenance du parc de Saint-Nazaire. »

LDA travaille aussi, notamment avec le cabinet Mauric, à la conception d’un nouveau CTV qui devrait voir le jour en 2025 : le projet ZEFT, pour « zéro émission & safe transfer ». L’idée est de s’appuyer sur un des parcs éoliens français pour décrocher une première commande. Le premier navire  sert de démonstrateur pour la mise en oeuvre des « briques technologiques » d’un navire sans émission de gaz à effet de serre, technologies réplicables pour tous types de navire.

Étienne Berrier

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