Construction navale : le conflit social se durcit de part et d'autre chez DSME

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Après plusieurs semaines d’occupation d’un chantier naval de DSME par 150 employés d’entreprises sous-traitantes, le président de la Corée du sud déclare l’occupation « illégale » et envisage de la briser par le droit et la force. L’entreprise a, quant à elle, déposé une requête d’injonction pour briser la grève.

Le président sud-coréen est finalement sorti de sa réserve, estimant que la population et le gouvernement « ont assez longtemps attendu », rapporte l’agence de presse Yonhap. Après plusieurs semaines de grève au sein de l’un des trois principaux constructeurs de navires du pays, Daewoo Shipbuilding & Marine Engineering (DSME), Yoon Suk-Yeol a finalement déclaré l’occupation « illégale » et vouloir y mettre un terme par le droit et la force en laissant entendre que la police pourrait intervenir. En réaction, certains employés des entreprises sous-traitantes ont entamé une grève de la faim. 

Depuis le 2 juin, 150 travailleurs sous contrat avec DSME sont en grève sur le le site d'Okpo, sur l'île de Geoje, et occupent le dock central. Les grévistes relèvent de la Korea Metal Workers, une des branches de la Union Korean Confederation of Trade Unions, considéré en Corée su Sud comme un syndicat des plus radicaux. Ils réclament une augmentation de salaires de 30 %.

Un coût de 535 M$ 

Le conflit aurait déjà coûté plus de 400 M$ à l’entreprise, selon la direction. DSME a en outre indiqué que l’interruption de la production et des livraisons de nouveaux navires équivalaient à une perte de 26 milliards de wons (19 M$) par jour, soit une perte cumulée d'environ 570 milliards de wons au 14 juillet (535 M$). 

Le 19 juillet, le tribunal de district de Changwon a accédé à la requête d'injonction déposée par DSME pour faire cesser la grève, une intervention judiciaire en principe sollicitée quand les motifs sont exceptionnels mais « nécessaires » (illégalité, violences, assauts, vandalisme, etc.). En conséquence, le tribunal a fixé à 3 millions de wons (2 270 $) par jour la pénalité s’il n’est pas fin à l’occupation.

Le syndicat a déclaré qu'il prévoyait de faire appel et qu'il poursuivrait le mouvement jusqu’à ce que ses revendications soient entendues. 

Ce conflit est le deuxième d’importance pour le gouvernement du président Yoon Suk-yeol, entré en fonction en mai, après qu'une grève des camionneurs en juin ait paralysé les principales installations industrielles et les ports maritimes du pays.

Les chantiers navals sud-coréens en mal de travailleurs étrangers

Pénurie de travailleurs

Le constructeur naval, qui a engrangé des commandes pour 18 méthaniers depuis de l’année, a déclaré à Reuters que la grève menaçait ses activités d’autant que le secteur de construction navale est confronté à une pénurie aiguë de main-d'œuvre en Corée du sud dans un contexte de forte reprise des commandes de navires.

En avril, le gouvernement avait annoncé qu’il était contraint d’assouplir sa législation sur le travail, et notamment ses règles relatives au visa E-7, pour permettre à près de 4 500 (4 428) travailleurs étrangers qualifiés des chantiers navals de travailler au sein d’un des sept constructeurs du pays. 

Le pays est notamment à la peine de profils de soudeurs, de peintres, électriciens tant et si bien que même les conditions d'admissibilité devaient être allégées pour permettre à certains profils qualifiés d’être recrutés même sans expérience dans le secteur, une règle qui n'était auparavant accordée qu'aux peintres.

A.D.

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