Les ports d'Allemagne et de Corée du Sud ont été touchés simultanément par des grèves ces derniers jours. Outre-Rhin, où jusqu'à trois quarts des employés portuaires sont syndiqués, les représentants sociaux réclament une compensation pour l'inflation sous la forme d’une augmentation de 14 % sur un an, alors que les employeurs proposent 7 % sur deux ans.
Le ministère coréen des transports a déclaré, de son côté, que 7 500 chauffeurs, soit environ un tiers du syndicat des camionneurs, étaient en grève vendredi 10 juin. Selon les estimations officielles du gouvernement, seuls 6 % des plus de 400 000 chauffeurs du pays sont syndiqués.
Face à la montée en flèche des prix du carburant, les chauffeurs exigent que les garanties de salaire minimum introduites il y a deux ans pendant la pandémie soient prolongées au-delà de l'échéance du 31 décembre. La grève est considérée comme une menace pour le gouvernement du président nouvellement élu de la Corée du Sud, Yoon Suk-yeol, qui a pris ses fonctions le mois dernier.
Busan et Ulsan, contraints
Busan, qui traite habituellement 80 % du trafic de conteneurs du pays, a signalé que seuls 5 400 EVP ont transité par le port le 10 juin, inférieur de trois quarts à celui d'une journée d’exploitation normale. La capacité des parcs à conteneurs du port avait déjà diminué de 5 % en mai. Ulsan, qui est un important centre industriel, a suspendu toutes ses activités dès le mardi 7 juin. Incheon indique qu'il fonctionne à environ 20 % de sa capacité normale.
Les aciéries et les usines d'automobiles ont suspendu leurs exports. Certains constructeurs, à l’instar de Kia Motors, indiquent un problème de stockage pour les voitures. Posco, plus grand fabricant d'acier de Corée du Sud et principal fournisseur des chantiers navals sud-coréens, a annoncé qu’il allait retarder ses livraisons d'acier et de produits semi-finis. C’est surtout l'industrie sud-coréenne des semi-conducteurs qui inquiète car les semi-conducteurs sont déjà en pénurie dans le monde entier.
La rédaction
photo : Port de Busan ©jean-Pierre Dalbera