Souvenir d’un dépannage extravagant : un avion dans les sables d’Arabie

Alors que s’ouvre cette semaine le salon du Bourget, voici un bref rappel de ce que les avions doivent parfois aux camions. Notre histoire se déroule en 1953, en Arabie Saoudite. Explications.

Les avions ne volaient pas en 1953 comme ils volent aujourd’hui, les données des instruments de bord et les moyens de navigation restaient assez limités, d’où parfois de mauvaises surprises.
Comme celle arrivée à l’équipage de ce Douglas DC-4 de la KLM, parti de Rome le 1er janvier 1953 pour rallier Bassora, en Irak, et qui dut opérer, de nuit, un atterrissage forcé en plein désert... car à court de carburant.

Une mésaventure qui aurait pu mal tourner mais qui ne fit aucune victime parmi les 66 occupants, dont 10 membres d’équipage, l’appareil parvenant à se poser sans trop de casse dans une zone dégagée.

Le commandant de bord, qui avait mal estimé son autonomie sera sanctionné, mais pourra revoler par la suite. À sa décharge, un plan de vol sérieusement bousculé par une météo capricieuse, l’avait obligé à se dérouter vers Dhahran, en Arabie Saoudite, alors que l’aéroport de dégagement prévu, celui de Bagdad, s’était trouvé lui aussi fermé en raison d’une visibilité insuffisante.

La position du crash étant connue, les secours ne tardèrent pas et les passagers furent rapidement évacués. Restait l’avion. Endommagé mais réparable, celui-ci devait être rapatrié vers Dhahran, l’aéroport le plus proche, d’où il pourrait être remis en état de vol. Mais comment l’y amener ?

Après plusieurs tentatives infructueuses, la situation semblait inextricable. Jusqu’à ce que la compagnie pétrolière saoudienne Aramco dépêche quatre de ses gros tracteurs Kenworth 853, les seuls à pouvoir évoluer en plein désert avec des charges lourdes.

Les trois premiers amenèrent des grues, afin de soulever l’infortuné DC-4, le quatrième tractant l’appareil sur une semi-remorque spécialement aménagée. Coup de chance, une piste praticable n’était pas trop éloignée. Il y avait tout de même 5 km de sable à parcourir, avec un chargement fragile et pour le moins instable. Mais l’opération réussit. Elle est restée depuis dans les annales de l’aviation commerciale.

Un mot sur le Kenworth 853, massivement utilisé par les pétroliers, en particulier au Moyen Orient et au Sahara. Ce gros 6x6 était entraîné par un moteur à essence Hall Scott qui sera remplacé par la suite par un diesel Cummins de 300 ch qui augmentera considérablement son autonomie.

Conçu pour travailler par des températures pouvant dépasser les 55°, le 853 était doté de deux radiateurs disposés côte à côte, d’où sa large calandre. Les modèles de la génération suivante verront leurs radiateurs montés en V, ce qui leur donnera une silhouette très particulière.


A lire sur le même sujet :

Des camions au service des avions

Retro

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15