Il n’y a de nouveau que ce que l’on a oublié. La remarque vaut pour les ensembles 25,25 m, dits LZV aux Pays-Bas ou Ecocombis ailleurs, qui ne sont pas le fruit d’une génération spontanée. Déjà parce que, dès les années 60, la Suède a autorisé les ensembles de grande longueur, ensuite parce que d’autres pays les ont favorisés… avant de faire volte-face.
C’est particulièrement le cas de l’Allemagne, d’où sont tirés ces deux exemples : un train double emmené par un tracteur MAN et un train routier à deux remorques tiré par un porteur Büssing. Mais en 1953, les autorités fédérales, sous l’impulsion du ministre des transports Seebohm, donnèrent un (violent) coup de frein à ces largesses pondérales et dimensionnelles qui, estimait-on alors, menaçaient la compétitivité du rail. La seconde remorque fut interdite et la charge à l’essieu considérablement réduite. Il faudra attendre 1961 pour revenir à une charge à l’essieu de 10 t et 1965 pour voir le PTRA maxi passer à 38 t (contre 13 t à l’essieu en France et 35 t de PTRA).
Au Pays-Bas des trains doubles furent exploités très tôt, dès l'entre-deux-guerres, mais très expérimentalement, comme celui-ci portant les couleurs de Philips Radio. Il est vrai que compte tenu des performances des mécaniques d’alors, l’idée était pour le moins téméraire. Ne parlons même pas du freinage...
Et maintenant ? Depuis 2000, les ensembles de 25,25 m sont autorisés aux Pays-Bas. Ils couvrent tous les domaines du transport : frets volumineux et légers ou denses et lourds, entraînant la mise en œuvre de silhouettes de camion extrêmement variées dont voici quelques exemples. Avec pour commencer deux porte-conteneurs bien différents. Le premier est un B-Train à 6 essieux attelé à un tracteur Daf XF 4x2, chargé d’un 20’ et d’un 40’. Le second est un porteur-remorqueur ne totalisant pas moins de 11 essieux, emmené par un Volvo FH 8x2 et chargé de trois conteneurs de 20’.
Cette entreprise a fait un choix différent, avec un porteur 6x2 Scania R450 et deux remorques à essieux centraux, la première à 3 essieux, la seconde à seulement 2 essieux. Trois caissons grand volume de 7,15 m peuvent ainsi être transportés sans dépasser 25,25 m.
Pour les frets plus légers, la combinaison semi-remorque standard tridem et remorque à 2 essieux centraux est couramment utilisée, en associant avec un tracteur 4x2, comme ici un Renault T-Range.
Et si le poids n’est vraiment pas un problème, comme avec du pain ou des biscuits, on peut se suffire d’un ensemble à 5 essieux, évidemment avec un tracteur 4x2, ici un Mercedes-Benz Actros.
On notera aussi que la surface de paroi, avec de telles longueurs, est une aubaine en matière de communication. La mise en valeur du nom de l’entreprise – ou de celui de son client – est en taille XXL.
Et puis, pour finir, deux clins d’œil. D’abord avec ce long train double américain qui ne totalise pas moins de 17 essieux. Heureusement tous à monte simple, sauf ceux du tandem moteur du tracteur, un Peterbilt préparé façon show truck. Ici, mieux vaut prévoir du temps pour le check up des pneus.
Ensuite, avec un prototype du constructeur biélorusse Maz qui affiche, avec ses trois semi-remorques, 47 m de long. Pour soulager le tracteur, une motorisation d’appoint est logée dans chaque dolly !