Singulier document que celui-ci. Il nous montre l’un des tout premiers malaxeurs à béton monté sur camion. Il s’agit d’un modèle américain, datant du début du XXème siècle, exhumé des archives Oshkosh mais n’étant pas forcément dû à ce constructeur.
Si le porteur est sommaire, mais déjà doté de pneumatiques, le malaxeur, malheureusement un peu tronqué sur la photo, possède, lui, les ingrédients de base d’une toupie moderne, quoique de capacité modeste. Le système d’entraînement est évidemment mécanique (l’hydraulique mettra encore quelques décennies avant d’apparaître), avec manifestement un seul sens de rotation (et sans vis d’Archimède intérieure) puisque le déversement s’effectue par basculement. Mais, en gros, tout y est. Avec même un dispositif ingénieux, quoique complexe, permettant l’auto-chargement par l’avant. L’idée étant moins ici d’acheminer du béton frais, préalablement élaboré dans une centrale, que de le faire et de le transporter. Une bétonnière automotrice en quelque sorte, comme il en existe encore aujourd’hui pour de petits chantiers.
Contraste ? Oui, bien sûr, mais pas tant que ça peut-être. Ce malaxeur moderne de McNeilus (groupe Oshkosh) n’est pas radicalement différent de celui l’ayant précédé il y a un près d’un siècle. Exploité au Canada, par une entreprise québécoise, il est en plus doté d’un tapis distributeur. Le porteur est un Mack CT 8x4, dont le tandem moteur à grand écartement n’est pas vraiment un avantage, mais une nécessité pour charger les ponts au maximum réglementaire.