La T-Range de Renault inspire parfois de singulières décorations, comme en témoignent ces deux exemples, pris en Allemagne et en Suisse.
Le premier est un T520 High Sleeper Cab au look… impérial. Décoré en 2015, il roule pour le compte d’un transporteur allemand, Stefan Schmitt, que les goûts ont porté sur une évocation, d’après Delacroix, de la révolution française (côté passager) et sur une représentation de l’épopée napoléonienne, inspirée notamment d’un célèbre tableau du peintre David, intitulé Le Premier consul franchissant les Alpes (côté conducteur). Tout un programme.
A priori, des choix surprenants pour un Allemand. Encore que, à l’époque des faits, leur portée ait pu séduire Outre-Rhin, notamment des intellectuels. Et non des moindres. Ainsi, Hegel, philosophe considérable, père de la phénoménologie, de la dialectique, sans qui il n’y aurait eu ni Marx, ni Sartre, ni l’existentialisme, ni le structuralisme, bref, un personnage immense. Eh bien, Hegel, voyant, en 1806, Napoléon entrer dans Iéna s’était exclamé, au comble de l'enthousiasme : « J'ai vu passer l’âme du monde à cheval… ». Comprenne qui pourra, mais tout de même, un Allemand !
Et côté révolution française, le non moins considérable Kant s’en était tellement entiché (du moins à ses débuts) que sa vie scrupuleusement réglée s’en était trouvée bouleversée – on disait que le habitants de Königsberg, où il résidait, n’avait nul besoin d’horloge, car les va-et-vient de Kant, d’une précision maniaque, suffisaient à leur donner l’heure juste. Eh bien, Kant lui-même avait vu dans la révolution française un événement éclairé « se mêlant aux intérêts de l’humanité toute entière ». Rien de moins. Encore un Allemand, encore un philosophe !
Alors, effectivement, pourquoi ne pas célébrer aujourd’hui, dans ce pays, le souvenir de l’un et de l’autre ? Surtout pour un transporteur de la Sarre, région si proche de la France.
Changement de style avec cet autre T, paré de la belle livrée des Transports Schöni, en Suisse, dont le parc multimarque compte de nombreux Renault. Si les camions de Schöni sont toujours impeccables, certains bénéficient d’une petite « touche » supplémentaire, comme ce tracteur, récemment mis en service, qui arbore une peinture personnalisée et un très américain slogan « In God we trust » inscrit sur le pare-soleil. C’est, depuis 1956, la devise officielle des Etats-Unis. D’autant plus fameuse qu’on la trouve sur tous les billets de banque.
Une profession de foi un brin surprenante tout de même mais que l’on revendique chez Schöni comme le témoignage d’un engagement moral. Remarquez, en 2003, l’entreprise avait déjà adopté la célèbre formule « Yes, we can ! », remise au goût du jour par Barak Obama, lors de la campagne pour la présidence des États-Unis, en 2008.
Le premier est un T520 High Sleeper Cab au look… impérial. Décoré en 2015, il roule pour le compte d’un transporteur allemand, Stefan Schmitt, que les goûts ont porté sur une évocation, d’après Delacroix, de la révolution française (côté passager) et sur une représentation de l’épopée napoléonienne, inspirée notamment d’un célèbre tableau du peintre David, intitulé Le Premier consul franchissant les Alpes (côté conducteur). Tout un programme.
A priori, des choix surprenants pour un Allemand. Encore que, à l’époque des faits, leur portée ait pu séduire Outre-Rhin, notamment des intellectuels. Et non des moindres. Ainsi, Hegel, philosophe considérable, père de la phénoménologie, de la dialectique, sans qui il n’y aurait eu ni Marx, ni Sartre, ni l’existentialisme, ni le structuralisme, bref, un personnage immense. Eh bien, Hegel, voyant, en 1806, Napoléon entrer dans Iéna s’était exclamé, au comble de l'enthousiasme : « J'ai vu passer l’âme du monde à cheval… ». Comprenne qui pourra, mais tout de même, un Allemand !
Et côté révolution française, le non moins considérable Kant s’en était tellement entiché (du moins à ses débuts) que sa vie scrupuleusement réglée s’en était trouvée bouleversée – on disait que le habitants de Königsberg, où il résidait, n’avait nul besoin d’horloge, car les va-et-vient de Kant, d’une précision maniaque, suffisaient à leur donner l’heure juste. Eh bien, Kant lui-même avait vu dans la révolution française un événement éclairé « se mêlant aux intérêts de l’humanité toute entière ». Rien de moins. Encore un Allemand, encore un philosophe !
Alors, effectivement, pourquoi ne pas célébrer aujourd’hui, dans ce pays, le souvenir de l’un et de l’autre ? Surtout pour un transporteur de la Sarre, région si proche de la France.
Changement de style avec cet autre T, paré de la belle livrée des Transports Schöni, en Suisse, dont le parc multimarque compte de nombreux Renault. Si les camions de Schöni sont toujours impeccables, certains bénéficient d’une petite « touche » supplémentaire, comme ce tracteur, récemment mis en service, qui arbore une peinture personnalisée et un très américain slogan « In God we trust » inscrit sur le pare-soleil. C’est, depuis 1956, la devise officielle des Etats-Unis. D’autant plus fameuse qu’on la trouve sur tous les billets de banque.
Une profession de foi un brin surprenante tout de même mais que l’on revendique chez Schöni comme le témoignage d’un engagement moral. Remarquez, en 2003, l’entreprise avait déjà adopté la célèbre formule « Yes, we can ! », remise au goût du jour par Barak Obama, lors de la campagne pour la présidence des États-Unis, en 2008.