L'ambition est de construire en 6 ans une centaine de stations-services qui vont distribuer de l'hydrogène pour les véhicules, qu'ils soient légers, utilitaires ou lourds, dans 5 pays européens. Le réseau portera le nom de TotalEnergies, mais l'entreprise créée a comme nom l'acronyme composé des initiales de TotalEnergies et Air Liquide, à parts égales dans son capital. Mathieu Soulas nous en parle.
Crédit photo : Christophe Barette
Quelles sont les ambitions pour cette nouvelle enseigne Teal Mobility ?
Le réseau de stations-services sera badgé TotalEnergies. La marque est déjà bien implantée. Nous mettons notre expertise à disposition de cette co-entreprise. Les stations vont donc se développer avec un nouveau carburant, l'hydrogène, qu'il va falloir apprivoiser car il y a quelques contraintes par rapport au diesel et biocarburant.
En un an, ce projet est devenu plus concret. Etes-vous en mesure de préciser les emplacements des stations à venir ?
L'an passé, ici même à Hyvolution, nous avions annoncé le lancement de cette entreprise. Pendant un an, nous avons débattu des contrats, et obtenu l'autorisation des autorités pour lancer la société.
Nous avons mis ensemble nos expertises au service de la mobilité terrestre. Air Liquide et TotalEnergies ont mobilisé une trentaine d'experts ayant travaillé sur des projets hydrogènes depuis des années.
Nous démarrons avec 16 stations d'avitaillement, 4 en construction, toutes situées en France, au Benelux et en Allemagne.
Et ensuite, vers quelles régions vous tournerez-vous ?
Nous avons en projet l'Espagne et l'Est de l'Europe. L'objectif est de mailler l'ensemble des corridors routiers européens. Nous serons à une centaine de stations autour de 2030.
Entre les deux dates, nous aurons une croissance assez linéaire. Créer ce type de station prend un peu de temps.
Qu'est-ce qui prend du temps ?
Pour lancer ce type de projet, il faut arriver à réaliser un écosystème, cela signifie trouver un terrain, des clients locaux qui vont amener du trafic, du type transporteur, gestionnaire de camions bennes à ordures, etc. Avant de construire il s'agit de créer un premier noyau de consommation, afin d'avoir un volume de vente assuré.
Collaborez-vous avec les constructeurs de poids lourds, qui envisagent l'hydrogène à horizon lointain ?
Il y a deux étapes. La première, le transport urbain régional, pour lequel les constructeurs se focalisent sur l'électrique. Ils ont besoin, par rapport aux contraintes de l'Europe, de décarboner leur portefeuille rapidement.
Pour les transports longue distance, l'électrique n'est pas complètement adapté et l'hydrogène a vraiment sa place. C'est ce que nous souhaitons développer.
