Le 19 février dernier, le troisième round des négociations annuelles obligatoires (NAO) sur les salaires des conducteurs, entre syndicats de routiers et organisations patronales, n’a pas abouti à un accord mais plutôt à une impasse.
« Le compte n’y est toujours pas », affirment dans un communiqué commun trois des cinq principaux syndicats de salariés du transport routier de marchandises. Les organisations patronales (1) sont en effet revenues à la table de négociation avec les mêmes mandats qu’un mois plus tôt : une hausse linéaire de 1,2 % sur tous les coefficients des rémunérations conventionnelles du secteur. Seule l’OTRE fait un peu mieux en proposant 1,4 % d’augmentation en linéaire.
« Cela est inacceptable, sachant que les taux horaires n’ont connu que des augmentations ridicules depuis 2015, martèlent la CGT, la CFTC et la CFE-CGC. Les coefficients n’ont eu que 0,6 % d’augmentation depuis trois ans. Les salaires sont donc loin d’être attractifs », précise FO Transports et Logistique dans un autre communiqué publié le 21 février. Les syndicats déplorent que la proposition de revalorisation salariale faite par les fédérations patronales soit inférieure à l’augmentation du SMIC (+1,24 % à partir du 1er janvier 2018), ainsi qu’à l’inflation.
Ces derniers dénoncent ainsi le décalage entre les discours sur le nécessaire renforcement de l'attractivité des métiers du transport et les maigres augmentations salariales consenties. « Alors que la partie patronale met en place des actions de recrutement sur l’ensemble du territoire, épaulée en cela par les organismes paritaires de la branche, pense-t-elle vraiment attirer les jeunes avec des rémunérations conventionnelles au SMIC, s’interrogent la CGT, la CFTC et la CFE-CGC. Il n’est plus possible d’accepter ce discours qui continue d’enterrer un peu plus la profession, le pavillon national et de paupériser ses salariés. Le but final est peut-être d’accentuer la pénurie de conducteurs et se dédouaner de sa responsabilité afin d’avoir recours à de la main-d’œuvre moins coûteuse ? » Les syndicats de salariés demandent un effort supplémentaire aux organisations professionnelles. Sachant que celles-ci devraient profiter cette année d’allègements de cotisations supplémentaires (environ 10 points). Toute la question est de savoir où placer le curseur…
En décembre dernier, la CFDT, FO Transports et Logistique, la CGT, la CFTC et la CFE-CGC s’étaient mis d’accord pour demander une augmentation linéaire des taux conventionnels de 2,5 % pour toutes les catégories. Or l’intersyndicale apparaît aujourd’hui divisée sur ce point. Avec d’un côté, la CGT, la CFTC et la CFE-CGC qui restent pour l'instant sur cette hausse minimum de 2,5 % des salaires. Tandis que FO Transports et Logistique et la CFDT semblent prêts à accepter un compromis et ont décidé de « reprendre leur liberté ». La CFDT a fait savoir qu'elle pourrait accepter d'ouvrir la consultation sur une base de 1,5 % de revalorisation linéaire, à condition qu'il y ait signature unanime des organisations patronales. « Il est hors de question qu'on s'expose à une éventuelle opposition des autres parties, qui rendrait l'accord inapplicable. D'autant que nos revendications sont largement raisonnables », indique Christian Cottaz, secrétaire général adjoint de la CFDT Route. « Nous savons que l’effort sur les salaires et l’attractivité ne pourra se faire en une seule fois, affirme Patrice Clos, secrétaire général FO Transports et Logistique. Nous demandons une augmentation minimale de 1,5 % sur l’ensemble des coefficients et catégories. Cet effort devra bien sûr être prolongé dans les années futures ». « Nous ne fermons pas la porte, insiste pour sa part Fabrice Michaud de la CGT. Nous allons tenter de trouver une position collégiale d’ici la prochaine réunion ».
Quant aux autres demandes faites en intersyndicale, elles n’ont tout simplement pas été prises en compte. Celles-ci portaient sur :
Face à « ce complet déni de la part des organisations patronales », les organisations syndicales ont décidé de ne plus participer aux négociations paritaires de la branche. « Dans le contexte actuel de tension sur l’emploi, les pansements sur une jambe de bois ne suffisent plus, affirme Thierry Douine de la CFTC. Il faut réformer les conditions de rémunération de façon progressive. Nous ne voulons plus être les complices d’un système qui aboutit à des accords qui ne ressemblent plus à rien. Quitte à peut être renverser la table et sortir de cette convention collective qui ne rend service ni aux salariés, ni aux entreprises qui souhaitent se développer ».
Une réunion de la dernière chance se tiendra néanmoins le 6 mars prochain. Les organisations patronales saisiront-elles la main tendue par la CFDT et FO? Rien n'est moins sûr : « Nous savons de source fiable que Geodis (filiale de la SNCF et un des principaux adhérents de l'Union TLF) bloque la négociation salariale », confie Patrice Clos qui en appelle à Elisabeth Borne, la ministre de tutelle du groupe ferroviaire français. « Après cette date et sans avoir obtenu de véritables avancées sur le pouvoir d’achat des salariés », les syndicats préviennent qu’ils « prendront leurs responsabilités ».
1- FNTR, UFT, Union TLF, Unostra, OTRE
« Le compte n’y est toujours pas », affirment dans un communiqué commun trois des cinq principaux syndicats de salariés du transport routier de marchandises. Les organisations patronales (1) sont en effet revenues à la table de négociation avec les mêmes mandats qu’un mois plus tôt : une hausse linéaire de 1,2 % sur tous les coefficients des rémunérations conventionnelles du secteur. Seule l’OTRE fait un peu mieux en proposant 1,4 % d’augmentation en linéaire.
Double discours
« Cela est inacceptable, sachant que les taux horaires n’ont connu que des augmentations ridicules depuis 2015, martèlent la CGT, la CFTC et la CFE-CGC. Les coefficients n’ont eu que 0,6 % d’augmentation depuis trois ans. Les salaires sont donc loin d’être attractifs », précise FO Transports et Logistique dans un autre communiqué publié le 21 février. Les syndicats déplorent que la proposition de revalorisation salariale faite par les fédérations patronales soit inférieure à l’augmentation du SMIC (+1,24 % à partir du 1er janvier 2018), ainsi qu’à l’inflation.
Ces derniers dénoncent ainsi le décalage entre les discours sur le nécessaire renforcement de l'attractivité des métiers du transport et les maigres augmentations salariales consenties. « Alors que la partie patronale met en place des actions de recrutement sur l’ensemble du territoire, épaulée en cela par les organismes paritaires de la branche, pense-t-elle vraiment attirer les jeunes avec des rémunérations conventionnelles au SMIC, s’interrogent la CGT, la CFTC et la CFE-CGC. Il n’est plus possible d’accepter ce discours qui continue d’enterrer un peu plus la profession, le pavillon national et de paupériser ses salariés. Le but final est peut-être d’accentuer la pénurie de conducteurs et se dédouaner de sa responsabilité afin d’avoir recours à de la main-d’œuvre moins coûteuse ? » Les syndicats de salariés demandent un effort supplémentaire aux organisations professionnelles. Sachant que celles-ci devraient profiter cette année d’allègements de cotisations supplémentaires (environ 10 points). Toute la question est de savoir où placer le curseur…
L’intersyndicale divisée
En décembre dernier, la CFDT, FO Transports et Logistique, la CGT, la CFTC et la CFE-CGC s’étaient mis d’accord pour demander une augmentation linéaire des taux conventionnels de 2,5 % pour toutes les catégories. Or l’intersyndicale apparaît aujourd’hui divisée sur ce point. Avec d’un côté, la CGT, la CFTC et la CFE-CGC qui restent pour l'instant sur cette hausse minimum de 2,5 % des salaires. Tandis que FO Transports et Logistique et la CFDT semblent prêts à accepter un compromis et ont décidé de « reprendre leur liberté ». La CFDT a fait savoir qu'elle pourrait accepter d'ouvrir la consultation sur une base de 1,5 % de revalorisation linéaire, à condition qu'il y ait signature unanime des organisations patronales. « Il est hors de question qu'on s'expose à une éventuelle opposition des autres parties, qui rendrait l'accord inapplicable. D'autant que nos revendications sont largement raisonnables », indique Christian Cottaz, secrétaire général adjoint de la CFDT Route. « Nous savons que l’effort sur les salaires et l’attractivité ne pourra se faire en une seule fois, affirme Patrice Clos, secrétaire général FO Transports et Logistique. Nous demandons une augmentation minimale de 1,5 % sur l’ensemble des coefficients et catégories. Cet effort devra bien sûr être prolongé dans les années futures ». « Nous ne fermons pas la porte, insiste pour sa part Fabrice Michaud de la CGT. Nous allons tenter de trouver une position collégiale d’ici la prochaine réunion ».
Réunion de la dernière chance le 6 mars
Quant aux autres demandes faites en intersyndicale, elles n’ont tout simplement pas été prises en compte. Celles-ci portaient sur :
- la suppression des différences de valorisation de l’ancienneté suivant la catégorie (ouvrier ou employé),
- la suppression des jours de carence conventionnelle,
- la mise en place progressive d’un 13e mois conventionnel.
Face à « ce complet déni de la part des organisations patronales », les organisations syndicales ont décidé de ne plus participer aux négociations paritaires de la branche. « Dans le contexte actuel de tension sur l’emploi, les pansements sur une jambe de bois ne suffisent plus, affirme Thierry Douine de la CFTC. Il faut réformer les conditions de rémunération de façon progressive. Nous ne voulons plus être les complices d’un système qui aboutit à des accords qui ne ressemblent plus à rien. Quitte à peut être renverser la table et sortir de cette convention collective qui ne rend service ni aux salariés, ni aux entreprises qui souhaitent se développer ».
Une réunion de la dernière chance se tiendra néanmoins le 6 mars prochain. Les organisations patronales saisiront-elles la main tendue par la CFDT et FO? Rien n'est moins sûr : « Nous savons de source fiable que Geodis (filiale de la SNCF et un des principaux adhérents de l'Union TLF) bloque la négociation salariale », confie Patrice Clos qui en appelle à Elisabeth Borne, la ministre de tutelle du groupe ferroviaire français. « Après cette date et sans avoir obtenu de véritables avancées sur le pouvoir d’achat des salariés », les syndicats préviennent qu’ils « prendront leurs responsabilités ».
1- FNTR, UFT, Union TLF, Unostra, OTRE