La CGT Transports demande au gouvernement de revoir sa copie concernant le nouveau décret sur la mesure du chômage partiel dans le transport routier, paru le 28 mars dernier. Selon la Fédération nationale des Syndicats de Transports CGT (FNST-CGT), les pouvoirs publics font "une nouvelle fois étalage de leur incohérence et de leur gestion à la petite semaine". Celle-ci exige notamment que l’ensemble des heures contractuelles soient payées aux salariés, quel que soit le mécanisme entre l’Etat et le patronat.
Heures d'équivalence
"Nous l’avons pourtant rappelé depuis le début de la crise, lors des différentes conférences téléphoniques avec les ministères, que la fiche de paie des routiers et routières est pourvue d’heures structurelles au-delà des 35 h", martèle le syndicat dans un communiqué publié le 31 mars. Si la FNST-CGT reconnaît qu'un geste a bien été fait et en prends acte; celle-ci estime néanmoins que "compte tenu des tensions déjà existantes dans la profession et pour préserver le lien de reconnaissance qui manque cruellement aux salariés des transports, il n’est pas envisageable que ceux-ci en paient le prix du “quoi qu’il en coûte”. Comment le gouvernement peut-il augmenter la semaine de travail, et sept jours plus tard ne pas en tenir compte dans les mesures de chômage partiel?"
Depuis la semaine dernière, le syndicat constate une baisse de l’activité avec la fermeture de certains sites industriels et l'arrêt de certaines productions. Une situation qui se traduit de facto par la multiplication des roulages à vide. "Le chômage partiel va donc devoir s’imposer pour certaines entreprises de transport. Le confinement prolongé aura un impact accru", prévient la FNST-CGT.
Le syndicat déplore que le décret du 28 mars ne prenne en compte qu’une partie du salaire des chauffeurs. Seules les heures d’équivalences entreront en effet dans le calcul du chômage partiel. "C’est bien moins que la promesse des 84 % du salaire net qui sera versé aux conducteurs et conductrices", souligne les représentants de la CGT Transports.
Et de poursuivre : "Ce décret va créer des situations terribles pour les salariés, car ils ne pourront pas repousser le paiement de leurs factures ni de leurs prêts. Voilà toute la considération qu’a ce gouvernement pour sa “deuxième ligne”, comme le Président la nomme, qui sera la première ligne des salariés qui auront perdu le plus !!!"
Préserver la santé des routiers
Pour la FNST-CGT, la crise sanitaire actuelle expose quotidiennement au risque de contamination l’ensemble des salariés de la chaine logistique et des transports. Le syndicat réaffirme la nécessité de mettre en place des points d’hygiène partout, pour que les chauffeurs routiers puissent à la fois se mettre en sécurité et mettre en application les gestes barrière, afin de continuer à effectuer leur mission d’ordre public.
La Fédération invite par ailleurs tous les salariés du secteur à signaler tous manquements aux contacts mis en place par le ministère des Transports par mail (servicestrm@developpement-durable.gouv.fr) ou par téléphone (0 805 040 140, disponible 7 jours sur 7 de 9 à 18h).
Enfin, la FNST-CGT demande à nouveau au gouvernement de fermer les frontières commerciales avec l'Italie et le Royaume-Uni : "La perméabilité des frontières risque de continuer à propager le virus, via l’Italie d’abord avec les quelques 10 000 camions qui passent la frontière chaque jour et via l'Angleterre, qui vient juste de mettre en place les gestes barrières avec les quelques 20 000 passages par jour. Il est donc plus qu’urgent qu’une décision responsable soit prise rapidement".