Après avoir cherché et essayé plusieurs solutions alternatives au gasoil, le transporteur routier Daher a trouvé comment décarboner une partie de son activité sans avoir à effectuer de grands changements techniques, et donc à coût financier maîtrisé.
Entre septembre 2021 et début 2022, Daher a testé le Pur-XTL comme carburant de 8 de ses camions. Pendant ces mois d'essais, l'entreprise constate qu'il n'y a pas "de contre-indication majeure, pas de surconsommation, pas de surcoût, pas de problématique moteur, dévoile Arnaud Joerger, directeur transport du groupe. Mi-2022, Daher a donc pris la décision de basculer progressivement sa flotte toulousaine au Pur-XTL".
Seul changement notable pour le logisticien, l'implantation sur son site de Cornebarrieu d'une cuve de 30000 litres, car ce carburant n'est pas distribué dans les stations-services françaises classiques. Au coût d'installation, il faut ajouter le surcoût de 10 % par rapport au gasoil standard.
Daher a fait ses calculs
Chaque année, sa flotte parcourt 3,5 millions de km, consomme 900 000 l de gasoil et rejette 2800 t de CO2. Le site toulousain représente moins d'un tiers de la consommation globale de carburant mais l'activité principale de Daher est réalisée sur une ligne Toulouse-Hambourg (Allemagne).
Le plein en Allemagne
Dans un premier temps l'ensemble des véhicules qui partent du site de Toulouse vont rouler au Pur-XTL. Pour la flotte locale, le plein se fera au dépôt logistique toulousain.
Pour les véhicules qui font le trajet vers Hambourg, ils rechargeront en Allemagne où le XTL est commercialisé dans les stations-services classiques. En 2024, Daher prévoit de construire une autre cuve sur son site francilien de Roissy (Val-d'Oise). Il pourra ainsi alimenter sa flotte francilienne au Pur-XTL.
Intérêt environnemental
A l'horizon 2024-2025, Daher table sur une utilisation du biocarburant XTL pour 80 % de la flotte et compte baisser drastiquement son empreinte carbone. Aujourd'hui ce carburant permet d'anticiper l'entrée en vigueur des quotas carbone payants. On estime que le recours à l'XTL réduit de 90 % les émissions de CO2 d'un camion, et de 65 % celles de particules fines.
Seul handicap pour les utilisateurs, il ne permet pas de badger les camions avec la vignette Crit'Air 1 qui sera bientôt indispensable pour rentrer dans une ZFE-m française. Une situation qui ne désespère pas Arnaud Joerger : "Nous faisons un pari sur l'avenir, en espérant que ce carburant deviendra un jour compatible Crit'Air 1".