Est-ce un dragster ou le Tesla Semi ? La vidéo postée sur Youtube postée le 20 février par un automobiliste californien est déjà devenue virale.
Elle montre un prototype du camion électrique de Tesla roulant tranquillement sur une voie publique, puis qui accélère brutalement en quittant une zone limitée à 40 km/h. Alors le Semi parvient-il réellement de 0 à 100 km/h en 5 secondes ? Ces images le laissent supposer, bien que certains s'interrogent encore sur ses véritables performances, notamment celles de ses batteries.
Si l'on en croit les données techniques avancées par Tesla, le Semi devrait être équipé de batteries capables de produire environ 1 MWh. Ces batteries seraient donc très lourdes et très coûteuses. Des analystes semblent être d'accord sur le fait qu'il faudrait au moins apporter des améliorations significatives aux batteries lithium-ion actuelles, voire en inventer d’un nouveau type. Dans tous les cas, on parle d’innovation de rupture. Et pourtant, le constructeur californien a précisé que les batteries du Semi sont similaires à celles de ses autres produits.
https://youtu.be/dOiI0yChkiI
Coté coûts de production, Tesla semble avoir trouvé une solution. Depuis 2014, la firme d'Elon Musk possède sa propre usine de construction de batteries à Sparks dans le Nevada : la Gigafactory 1. Il s’agit d’un complexe industriel construit par étapes, et qui à terme sera, selon Tesla, l’un des plus grands bâtiments au monde.
L’idée est de lancer la production dès qu'une unité de fabrication est terminée, tout en continuant simultanément la construction d'autres unités. La structure existante n'est actuellement qu'à 30 % terminée, mais elle abrite déjà plus de 455 000 m² d'installations opérationnelles sur plusieurs niveaux. D’ici 2020, le constructeur californien aurait l’intention de produire chaque année 35 GWh de batteries, soit quasiment l’équivalent de la production mondiale de batteries actuelle.
Pour être sûr de pouvoir alimenter son usine en lithium dans les années à venir, Elon Musk envisage même de constituer au sein de Tesla une chaîne d'approvisionnement de minerai intégrée. D'après le vice-président de l'agence de développement chilienne, Eduardo Bitran, le groupe américain négocierait avec le chimiste Sociedad Química y Minera (SQM) la construction d'une usine de raffinage de lithium au Chili.
Avec l'augmentation progressive de la production de sa Gigafactory, Tesla entend bien diminuer significativement le coût des cellules de ses batteries grâce à des économies d'échelle, une production innovante, la réduction des pertes et l'optimisation engendrée par la localisation de la majeure partie des process de production au même endroit.
Admettons que la firme d’Elon Musk ait résolu la quadrature du cercle par rapport aux coûts et au poids des batteries de son Semi, il n’empêche que passer à l’étape de la production en série demande un certain temps. Or, Tesla affirme qu’il peut y parvenir dès l'an prochain. Sur ces délais de fabrication, le constructeur californien semble très optimiste, au vu des difficultés industrielles qu’il rencontre avec son automobile Model 3, pour lequel la montée en cadence a une nouvelle fois été repoussée en début d’année. Les moteurs du Tesla Semi sont dérivés de ceux utilisés par le Model 3.
Par ailleurs, l’usine de Fremont, située dans la baie de San Francisco, tourne déjà à plein régime pour produire les Model S, Model X et Model 3 de la marque. En dépit du fait que la ville de Fremont vient de donner son feu vert à l’extension du site (qui va pratiquement doubler sa superficie de production actuelle pour atteindre près de 930 000 m²), il est aujourd’hui difficile de penser qu’elle puisse aussi produire le Semi dans les délais annoncés.
Ce qui ne paraît pas inquiéter Elon Musk. On connaît son habileté à transformer un demi échec en succès retentissant. Le 8 février, lors d’une conférence téléphonique avec des analystes de Wall Street, le patron de Tesla n’a pas hésité à annoncer l'objectif de 100 000 camions électriques produits par an, soit le tiers des ventes du marché de la gamme lourde en Amérique du Nord à l’horizon 2022*. De quoi titiller le groupe Paccar, qui avec ses marques Peterbilt, Kenworth et Daf, a livré 130 000 camions dans le monde en 2017. Des prévisions de production extrêmement ambitieuses, qui sont surtout pour Elon Musk un moyen de rassurer les investisseurs. En attendant, on ne sait toujours où seront produits les Semi.
*Les estimations tablent sur 300 000 véhicules pour les USA, le Canada et le Mexique
Complément d'information : Daimler doute des performances du camion électrique de Tesla
Elle montre un prototype du camion électrique de Tesla roulant tranquillement sur une voie publique, puis qui accélère brutalement en quittant une zone limitée à 40 km/h. Alors le Semi parvient-il réellement de 0 à 100 km/h en 5 secondes ? Ces images le laissent supposer, bien que certains s'interrogent encore sur ses véritables performances, notamment celles de ses batteries.
Innovation de rupture
Si l'on en croit les données techniques avancées par Tesla, le Semi devrait être équipé de batteries capables de produire environ 1 MWh. Ces batteries seraient donc très lourdes et très coûteuses. Des analystes semblent être d'accord sur le fait qu'il faudrait au moins apporter des améliorations significatives aux batteries lithium-ion actuelles, voire en inventer d’un nouveau type. Dans tous les cas, on parle d’innovation de rupture. Et pourtant, le constructeur californien a précisé que les batteries du Semi sont similaires à celles de ses autres produits.
https://youtu.be/dOiI0yChkiI
Gigafactory 1
Coté coûts de production, Tesla semble avoir trouvé une solution. Depuis 2014, la firme d'Elon Musk possède sa propre usine de construction de batteries à Sparks dans le Nevada : la Gigafactory 1. Il s’agit d’un complexe industriel construit par étapes, et qui à terme sera, selon Tesla, l’un des plus grands bâtiments au monde.
L’idée est de lancer la production dès qu'une unité de fabrication est terminée, tout en continuant simultanément la construction d'autres unités. La structure existante n'est actuellement qu'à 30 % terminée, mais elle abrite déjà plus de 455 000 m² d'installations opérationnelles sur plusieurs niveaux. D’ici 2020, le constructeur californien aurait l’intention de produire chaque année 35 GWh de batteries, soit quasiment l’équivalent de la production mondiale de batteries actuelle.
Pour être sûr de pouvoir alimenter son usine en lithium dans les années à venir, Elon Musk envisage même de constituer au sein de Tesla une chaîne d'approvisionnement de minerai intégrée. D'après le vice-président de l'agence de développement chilienne, Eduardo Bitran, le groupe américain négocierait avec le chimiste Sociedad Química y Minera (SQM) la construction d'une usine de raffinage de lithium au Chili.
Avec l'augmentation progressive de la production de sa Gigafactory, Tesla entend bien diminuer significativement le coût des cellules de ses batteries grâce à des économies d'échelle, une production innovante, la réduction des pertes et l'optimisation engendrée par la localisation de la majeure partie des process de production au même endroit.
Quid des délais de production ?
Admettons que la firme d’Elon Musk ait résolu la quadrature du cercle par rapport aux coûts et au poids des batteries de son Semi, il n’empêche que passer à l’étape de la production en série demande un certain temps. Or, Tesla affirme qu’il peut y parvenir dès l'an prochain. Sur ces délais de fabrication, le constructeur californien semble très optimiste, au vu des difficultés industrielles qu’il rencontre avec son automobile Model 3, pour lequel la montée en cadence a une nouvelle fois été repoussée en début d’année. Les moteurs du Tesla Semi sont dérivés de ceux utilisés par le Model 3.
Par ailleurs, l’usine de Fremont, située dans la baie de San Francisco, tourne déjà à plein régime pour produire les Model S, Model X et Model 3 de la marque. En dépit du fait que la ville de Fremont vient de donner son feu vert à l’extension du site (qui va pratiquement doubler sa superficie de production actuelle pour atteindre près de 930 000 m²), il est aujourd’hui difficile de penser qu’elle puisse aussi produire le Semi dans les délais annoncés.
Ce qui ne paraît pas inquiéter Elon Musk. On connaît son habileté à transformer un demi échec en succès retentissant. Le 8 février, lors d’une conférence téléphonique avec des analystes de Wall Street, le patron de Tesla n’a pas hésité à annoncer l'objectif de 100 000 camions électriques produits par an, soit le tiers des ventes du marché de la gamme lourde en Amérique du Nord à l’horizon 2022*. De quoi titiller le groupe Paccar, qui avec ses marques Peterbilt, Kenworth et Daf, a livré 130 000 camions dans le monde en 2017. Des prévisions de production extrêmement ambitieuses, qui sont surtout pour Elon Musk un moyen de rassurer les investisseurs. En attendant, on ne sait toujours où seront produits les Semi.
*Les estimations tablent sur 300 000 véhicules pour les USA, le Canada et le Mexique
Complément d'information : Daimler doute des performances du camion électrique de Tesla