Le ministre de l'Economie Emmanuel Macron a reçu hier matin Jan Gurander, Pdg par intérim du groupe Volvo (la maison-mère suédoise de Renault Trucks) à Bercy, en présence de Bruno Blin, actuel président de Renault Trucks et du sénateur-maire (PS) de Lyon Gérard Collomb.
Le ministre a indiqué, à l'issue de l'entretien, qu'il avait demandé aux dirigeants de Volvo et de Renault Trucks d'"améliorer" leur copie sur le plan des 512 suppressions d'emploi annoncé chez le constructeur de poids lourds. "Nous sommes au côté des salariés et la copie qui a été présentée sera améliorée", a affirmé M. Macron. Le ministre a affirmé avoir réclamé "de revoir les annonces qui ont été faites pour ne pas procéder à des licenciements secs".
"Il n'est pas acceptable qu'une telle annonce nous ait été notifiée de la sorte, après 500 suppressions d'emplois qui ont été décidées en 2014", a aussi asséné le locataire de Bercy.
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Renault Trucks : "Nous sommes aux côtés des... par emmanuel-macron
Les pistes de Bercy
Parmi les pistes qui avaient été évoquées pour sauver des emplois, figurait « une prise de participation de l'Etat dans le capital de 150 millions d'euros, pour financer la gamme de camions de moyen tonnage, ce qui est à la mesure des finances de l'Etat français », selon les syndicats mais cette proposition n’a pas été confirmée.
Les salariés manifestent
Les salariés de Renault Trucks sauront dans la journée si le plan social présenté la semaine dernière sera appliqué à la lettre ou s’il sera revu à la baisse. Une réunion de négociations a lieu aujourd’hui au siège social entre les partenaires sociaux et la direction. Cette rencontre intervient 24 heures après le rendez-vous entre Emmanuel Macron,
Alors que les dirigeants étaient reçus à Bercy, un millier de salariés de Renault Trucks ont défilé jusqu'à la préfecture de Lyon pour dénoncer le plan social, scandant des slogans comme « Volvo Trahison ».
Lyon se vide
L’unité « support commercial » est la plus impactée avec 143 postes, dédiés à « l’après-vente » transférés en Suède, au siège de l’entreprise Volvo. 48 autres seront délocalisés à Casablanca au Maroc et à Istanbul en Turquie.
Selon nos informations, les bureaux d’études pourraient déménager à Göteborg. Volvo a indiqué enfin vouloir externaliser son unité informatique, dont une grande partie des effectifs se trouve à Lyon. 181 postes seraient menacés. Bref, pour reprendre l’expression d’un syndicaliste : « le site de Lyon continue à se vider ». Mais jusqu’où ? Jusqu’à la disparition de la marque Renault Trucks ? Volvo a-t-il l’idée de créer une véritable branche poids lourds en regroupant ses activités de véhicules industriels ? Beaucoup de questions, pour l’instant, sans réponse.