Il n’est pas fréquent que la Banque de France communique à propos de ses achats de matériels. L’institution cultive un farouche sens du secret et l’annonce, début janvier, de la réception de plusieurs camions Renault T430 est assez inhabituelle.
On n’en saura d’ailleurs pas beaucoup plus. La vente d’avions de combat Rafale, à l’Inde ou à l’Égypte, est cent fois plus détaillée que celle de ces super-fourgons, dont les précédents exemplaires avaient été fournis par Scania (6x2) et encore auparavant par Iveco (4x2). Des porteurs lourds, bien évidemment blindés, qui circulent généralement en convoi de trois ou quatre véhicules (dont peut-être un seul – mais lequel ? – est vraiment chargé d’or ou de billets), toujours accompagnés d’une importante escorte de gendarmes mobiles et de policiers de la COTEP (Compagnie des Transferts, Escortes et Protections), tous lourdement armés.
Renault Trucks précise toutefois qu’il s’agit de T430 6x2 à l’empattement raccourci et dotés d’une suspension pneumatique intégrale. Ils sont évidemment protégés par un blindage exclusif et modifiés pour répondre à ce que l'acheteur appelle pudiquement de nombreuses contraintes spécifiques. Bref, des engins inconnaissables, inaccessibles ... et inviolables !
Au moins un Renault roulait déjà pour la Banque de France en 2015, comme l’atteste ce document, une vidéo, prise en juillet dernier, à Paris. Le T430 fermait alors la marche d’un convoi ouvert par deux Scania R124L-420 6x2 (Photo Code3Paris).
Cette vue de profil illustre bien la compacité des véhicules qui doivent être extrêmement maniables pour pouvoir pénétrer dans des bâtiments souvent anciens, avec des entrées étroites. Leur suspension pneumatique intégrale leur permet également de s’abaisser pour tenir compte d’une hauteur sous plafond limitée. Vu leur poids, les jantes Alcoa ne sont pas un luxe.
