Iveco France poursuit son offensive sur le gaz et l'électrique

En dépit de la crise ukrainienne, qui a fortement impacté les prix du gaz en Europe, Iveco poursuit son offensive dans le camion GNV, segment sur lequel il reste leader en France. Le Nikola électrique à batteries devrait aussi arriver cette année...

Comme tous les constructeurs de camions, la feuille de route pour la décarbonation des véhicules produits par Iveco est fixée par l’Union européenne (cliquez sur ce lien pour lire l’article).

Mais le constructeur transalpin veut aller plus loin : « l'objectif fixé est de parvenir à zéro émissions nettes de CO2 en 2050 », rappelle Clément Chandon, directeur produit d’Iveco France. Pour y parvenir, la marque poursuit son offensive sur le gaz naturel véhicule (GNV). Même si l’année fut complexe en raison d’une inflation importante des prix de cette énergie, elle a vendu 1 006 Daily GNV, soit 40 % de plus qu’en 2021.

Hausse des ventes de camions GNV

En dépit de l'inflation, Iveco a facturé 1 152 camions GNV (de plus de 7,5 t) en 2022, chiffre en hausse de +28 % par rapport à 2021. Les cours du gaz sont à la baisse en début d’année 2023, ce qui devrait lui permettre de consolider sa position de leader en France avec 30,8 % de parts de marché (PDM) sur ce segment des camions GNV.

En poids lourd (PL), sur 100 camions GNV, 49 % sont des tracteurs et ils parcourent plus de kilomètres que des tracteurs gasoil, note l'importateur.

Il faut des aides de l'Etat !

« En 2022, le cours des énergies nous a impacté de manière brutale et inattendue, souligne Clément Chandon. Au mois d'août, il fallait 3 200 € de plus pour faire tourner un camion gaz par rapport à diesel (tracteur 44 t à 120 000 km/an). A court terme on pourrait retrouver une bonne rentabilité sur le GNV. Mais nous avons besoin de solutions pour decoréler le prix du GNV par rapport aux cours. Nous suggérons de flécher la taxe incitative relative à l’utilisation d’énergie renouvelable dans le transport (Turuert), dont le financement vient de l'utilisation des carburants fossiles. »

Fin d'année cruciale en camion électrique

Quant au camion électrique, 2023 devrait être prolixe pour Iveco : le constructeur annonce l’arrivée sur le marché du Nikola Tre Bev (battery electric vehicle) pour la fin de l’année. Un tracteur disposant de 530 km d'autonomie. Il ambitionne d'en vendre entre 15 et 20 en France, et jusqu'à 100 en 2024, même si le prix est quatre fois supérieur à un tracteur gasoil équivalent.

Le tracteur Nikola Tre électrique à batteries est prévu pour fin 2023 en France.
Crédit photo : Nicolas Grumel

« Si on regarde le ratio au km il y a une réduction considérable donc le TCO se rapproche fortement du diesel, note Clément Chandon. Mais il faut des aides publiques à l'acquisition des véhicules électriques et des infrastructures de recharge ». Une demande de l'industriel en partie satisfaite par les appels à projets prévus par le gouvernement (cliquez sur ce lien pour lire l'article).

Et ensuite, l'hydrogène...

Iveco et Nikola prévoient également de livrer les premiers exemplaires du tracteur à batteries et pile à combustible (FCEV) en France au deuxième semestre 2024. Avec une autonomie annoncée de 800 km, et un temps de recharge de 20 minuts seulement, ce camion hydrogène est prometteur pour la longue distance.