Le groupe Daimler se dit sceptique sur les performances annoncées par Tesla pour son camion électrique baptisé Semi, ainsi que sur la capacité du constructeur californien à lancer sa fabrication et sa commercialisation pour 2019. Avec ces déclarations, la concurrence sur le segment du e-camion s'électrise…
Lors d'une présentation du porteur e-Actros à Stuttgart (Allemagne), le 21 février, Daimler a dévoilé sa stratégie de développement sur les camions électriques portant la marque Mercedes-Benz. Le groupe allemand prévoit d’investir 500 millions d’euros ces deux prochaines années dans ce développement, et entend lancer la production de série du e-Actros en 2021. Certains partenaires privilégiés pourront le tester en conditions réelles dès cette année, et ce durant deux ans. Parmi les heureux élus, on trouve la chaîne de supermarché allemande Edeka ou l’expressiste Hermes.
Les dix premiers exemplaires, disponibles en version 18 ou 26 t, vont être livrés d’ici quelques semaines, et serviront au transport de colis ou à approvisionner des supermarchés en centre-ville. Ils seront dotés de onze packs de batteries qui alimenteront le moteur et les éléments auxiliaires. Ces batteries lithium-ion d'une puissance de 240 kWh ont déjà fait leurs preuves dans la branche autobus du groupe allemand (Evobus). Leur autonomie maximale n'est toutefois que de 200 km. Ce qui semble néanmoins suffisant pour une utilisation exclusivement urbaine. « Il faut de 3 à 11 heures pour les recharger, la technologie des batteries actuelles ne permet pas d'accélérer ce délai », a déclaré Martin Daum, responsable de la division Camion et bus de Daimler.
On est bien loin des performances annoncées par le constructeur américain Tesla pour son camion électrique longue distance de classe 8 (gamme lourde). Selon la firme d’Elon Musk, le Tesla Semi disposerait d’une autonomie de 800 km à pleine capacité (36 t) et offrirait une recharge ultra-rapide permettant de récupérer les trois quarts de la capacité de la batterie en seulement 30 mn. Même s'il ne boxe pas dans cette catégorie, l’e-Actros est largement battu.
Martin Daum répond en émettant de sérieuses réserves sur les arguments techniques de son concurrent, ainsi que sur sa capacité à produire et livrer son poids lourd dès 2019 : « Si Tesla transforme bel et bien ses promesses en réalité, nous lui achèterons évidemment deux camions. Un pour le démonter, un autre pour le tester. Car si cela arrive vraiment, alors quelque chose nous aura complètement échappé. Mais, pour l’heure, les mêmes lois de la physique s’appliquent en Allemagne et en Californie ».
Pourtant, Tesla affirme avoir fait tester ses prototypes par plusieurs partenaires, comme le transporteur XPO Logistics. « Les responsables de XPO ont confirmé que les tests effectués avec le camion de Tesla correspondent aux éléments avancés par le constructeur lors du lancement du Semi, y compris les performances par rapport aux camions diesel, le temps de recharge, la sécurité, le système anti-mise en portefeuille et la charge utile », indique dans une note Adam Jones, analyste de la banque américaine Morgan Stanley. Mais ce dernier précise que XPO Logistics n’a pas pu vérifier si l’autonomie maximale était de 800 km.
La guerre du e-camion est déclenchée, et les déclarations de Martin Daum le confirment : les marques installées redoutent l'arrivée des industriels du nouveau monde, les Tesla et autres Nikola. Daimler, le premier d'entre elles avec Mercedes-Benz, pourrait perdre gros si Elon Musk arrivait à révolutionner le transport de marchandises. Reste à savoir si le prototype Tesla Semi n'est qu'un coup de communication ou une véritable innovation capable de circuler loin et longtemps. Difficile de le savoir à l'heure actuelle.
Complément d'information : Tesla Semi, des batteries et une production qui posent question
Lors d'une présentation du porteur e-Actros à Stuttgart (Allemagne), le 21 février, Daimler a dévoilé sa stratégie de développement sur les camions électriques portant la marque Mercedes-Benz. Le groupe allemand prévoit d’investir 500 millions d’euros ces deux prochaines années dans ce développement, et entend lancer la production de série du e-Actros en 2021. Certains partenaires privilégiés pourront le tester en conditions réelles dès cette année, et ce durant deux ans. Parmi les heureux élus, on trouve la chaîne de supermarché allemande Edeka ou l’expressiste Hermes.
Les dix premiers exemplaires, disponibles en version 18 ou 26 t, vont être livrés d’ici quelques semaines, et serviront au transport de colis ou à approvisionner des supermarchés en centre-ville. Ils seront dotés de onze packs de batteries qui alimenteront le moteur et les éléments auxiliaires. Ces batteries lithium-ion d'une puissance de 240 kWh ont déjà fait leurs preuves dans la branche autobus du groupe allemand (Evobus). Leur autonomie maximale n'est toutefois que de 200 km. Ce qui semble néanmoins suffisant pour une utilisation exclusivement urbaine. « Il faut de 3 à 11 heures pour les recharger, la technologie des batteries actuelles ne permet pas d'accélérer ce délai », a déclaré Martin Daum, responsable de la division Camion et bus de Daimler.
« Les mêmes lois de la physique pour tous »
On est bien loin des performances annoncées par le constructeur américain Tesla pour son camion électrique longue distance de classe 8 (gamme lourde). Selon la firme d’Elon Musk, le Tesla Semi disposerait d’une autonomie de 800 km à pleine capacité (36 t) et offrirait une recharge ultra-rapide permettant de récupérer les trois quarts de la capacité de la batterie en seulement 30 mn. Même s'il ne boxe pas dans cette catégorie, l’e-Actros est largement battu.
Martin Daum répond en émettant de sérieuses réserves sur les arguments techniques de son concurrent, ainsi que sur sa capacité à produire et livrer son poids lourd dès 2019 : « Si Tesla transforme bel et bien ses promesses en réalité, nous lui achèterons évidemment deux camions. Un pour le démonter, un autre pour le tester. Car si cela arrive vraiment, alors quelque chose nous aura complètement échappé. Mais, pour l’heure, les mêmes lois de la physique s’appliquent en Allemagne et en Californie ».
Pourtant, Tesla affirme avoir fait tester ses prototypes par plusieurs partenaires, comme le transporteur XPO Logistics. « Les responsables de XPO ont confirmé que les tests effectués avec le camion de Tesla correspondent aux éléments avancés par le constructeur lors du lancement du Semi, y compris les performances par rapport aux camions diesel, le temps de recharge, la sécurité, le système anti-mise en portefeuille et la charge utile », indique dans une note Adam Jones, analyste de la banque américaine Morgan Stanley. Mais ce dernier précise que XPO Logistics n’a pas pu vérifier si l’autonomie maximale était de 800 km.
La guerre du e-camion est déclenchée, et les déclarations de Martin Daum le confirment : les marques installées redoutent l'arrivée des industriels du nouveau monde, les Tesla et autres Nikola. Daimler, le premier d'entre elles avec Mercedes-Benz, pourrait perdre gros si Elon Musk arrivait à révolutionner le transport de marchandises. Reste à savoir si le prototype Tesla Semi n'est qu'un coup de communication ou une véritable innovation capable de circuler loin et longtemps. Difficile de le savoir à l'heure actuelle.
Complément d'information : Tesla Semi, des batteries et une production qui posent question