Il aura fallu du temps pour qu’un nouvel opérateur de fret alternatif voit le jour en France. Cette attente, trop longue au regard des enjeux environnementaux, prendra fin en septembre 2021. C’est, en effet à cette date que Railcoop prévoit d’assurer sa première desserte régulière. Au-delà de sa structure de coopérative ferroviaire, la spécificité du nouvel entrant basé à Figeac dans le Lot est de se positionner sur des lignes non exploitées ou abandonnées présentant du potentiel.
Desserte courte
S’agissant du fret puisqu’elle exploitera également des services voyageurs à compter de juin 2022, la nouvelle entreprise ferroviaire fera de la desserte régulière courte distance son cœur de métier. La ligne choisie sera Viviez-Decazeville-Capdenac-Toulouse-St-Jory. Elle sera exploitée à raison d’un aller-retour quotidien. "Notre approche sera celle du multi-lots avec une desserte des cours marchandises. Cela signifie que nous n’assurerons pas la desserte du dernier kilomètre, celle-ci étant assurée en camion. Nous avons, pour l’heure, reçu des expressions d’intérêt pour un trafic légèrement inférieur à 100 000 tonnes par an. Il nous appartiendra, toutefois, d’établir un premier bilan de cette expérimentation au début de l’année 2022. Mais nous sommes bien conscients dès maintenant que c’est l’offre qui va créer la demande. Nous répondrons donc aux besoins des chargeurs qui souhaitent disposer d’une offre régulière et surtout fiable. Cette offre sera, par ailleurs, élargie puisque nous allons nous rapprocher d’autres entreprises ferroviaires pour leur remettre ou prendre d’autres wagons à Toulouse-Saint-Jory », indique Nicolas Debaisieux, directeur général de Railcoop.
Nouveau modèle
Pour assurer la pérennité de ses opérations qui pourraient être étendues à une seconde ligne courant 2022, Railcoop s’appuiera sur un nouveau modèle économique. Globalement » et comme l’explique le dirigeant, "le ferroviaire facture ses prestations en fonction de ses coûts. Nous, nous allons mettre en place un nouveau modèle de facturation. Nous allons, en effet, prendre à notre charge une part de risque. Et si nous parvenons à atteindre un taux de remplissage de 85 %, nous serons, alors, à même d’offrir les mêmes tarifs que la route."
Les convois comportant jusqu’à treize wagons seront remorqués par des locomotives Diesel prises en location. Il y en aura trois pour commencer. Dix-huit wagons seront également loués dont des débach’vite car l’objectif premier de Railcoop est bien d’assurer le report modal entre l’Aveyron, le Lot et la Haute-Garonne… pour commencer.