Longtemps laissé en suspens, l’avenir des petites lignes ferroviaires semble prendre un tour nouveau. Le Gouvernement s’y intéresse, en effet, de près. À telle enseigne que des plans d’actions régionaux doivent être signés avant le 15 février avec les exécutifs régionaux volontaires pour l’opération.
Quatre régions intéressées par NGV Rail
Au sein de ces lignes qui représentent un peu plus de 9 000 kilomètres (km) ouverts aux voyageurs, Jean-Baptiste Djebbari, secrétaire d’État chargé des Transports, a différencié dans sa déclaration au Sénat du 7 janvier celles qui “présentent un caractère structurant pour le territoire”, celles dont la rénovation est prévue dans les contrats actuels de plan État-Régions et les autres, dont les Régions devront décider du sort et sur lesquelles elles pourront mener des “expérimentations”, “avec des solutions innovantes et adaptées à chaque ligne en termes techniques et de gouvernance”.
Pour ces dernières lignes, quatre Régions dont Nouvelle-Aquitaine et Occitanie ont d’ores et déjà marqué un intérêt soutenu pour un nouveau concept dénommé NGV Rail. Traduction de Navette Grande Vitesse, cette solution répond bien, en effet, à la problématique de "solutions innovantes et adaptées à chaque ligne."
Des atouts multiples
Les premiers éléments dévoilés par Philippe Bourguignon, concepteur du projet NGV Rail, s’appliquent à Aubusson-Felletin-Guéret, l’une des cinq lignes faisant actuellement l’objet d’une étude. En marge de la mise en ligne de sept navettes voyageurs permettant de porter la desserte à dix ou douze fréquences aller-retour par jour, trois autres variantes pourraient être utilisées pour des services spécifiquement fret léger pour la dynamisation des circuits courts.
Les atouts de ce nouveau matériel autonome sont, en effet, multiples : faible masse à l’essieu, émissions polluantes quasi-nulles grâce à sa motorisation électrique à base de batteries lithium-ion, coûts d’exploitation inférieurs de 30 % à celle d’un camion, régénération de la voie incluse ! Capables d’évoluer dans une première version à 70 km/h avec de fortes capacités d’accélération et de décélération, les futures NGV Rail microfret seront capables de transporter jusqu’à 5 tonnes de messageries dans des caissons dotés de roues pour automatiser leur chargement et déchargement.
Pour ce nouveau matériel réalisé en open source, donc duplicables partout dans le monde, les investissements d’étude seront très faibles puisque déjà pris en charge pour l’étude de la version passager. Les voies devront néanmoins bénéficier d’une remise à niveau pour accueillir ce nouveau matériel dont l’exploitation sera assurée par une équipe de téléopérateurs à distance.
En prolongement des essais d’une durée comprise entre 18 et 24 mois, ce matériel qui sera produit par Socofer, pourrait commencer à circuler à partir de décembre 2024.