Eqiom a déjà beaucoup œuvré dans le report modal en faveur du rail. Cette part atteint déjà les 90 % pour l’approvisionnement des marchés de construction de l’Ile-de-France au départ des cimenteries du groupe de matériaux de construction implantées dans le nord et l’est de la France. Les 10 % restants sont confiés à la route, qui reste une solution de substitution en cas d’aléas. Cette part prépondérante peut encore augmenter, si l’on en juge par la toute récente mise en place d’une cinquième fréquence hebdomadaire entre le plus gros terminal cimentier européen situé à Chelles (Seine-et-Marne) et la cimenterie de Lumbres (Pas-de-Calais). Ainsi, l’économie réalisée est de l’ordre de 2 000 camions par an.
Concentration sur les "petits flux"
Après avoir mis en place une solution ferroviaire pour tous les trafics compris entre 60 et 200 000 tonnes par an, Eqiom s’intéresse à présent aux petits flux compris entre 20 et 30 000 t. "Grâce à l’offre Multi-lots/Multi-clients de Fret SNCF, nous avons pu ainsi recréer un flux ferroviaire de transport de charbon entre le port de Dunkerque et notre unité de Rochefort-sur-Nenon (Jura), indique Jérôme Bécamel, responsable rail, fluvial et maritime du groupe Eqiom. Avant d’ajouter qu’en prolongement de cette relance réussie, nous envisageons de refaire un report modal au bénéfice du rail entre le nord de la France et une usine de l’est de la France. Ce nouveau trafic correspondant à une dizaine de wagons par semaine à compter de mi-2021 répond, notamment pour nous, à des enjeux économiques et environnementaux".
Les atouts de la digitalisation
Pour autant, l’amplification du report modal ne peut être menée partout. Le domaine de pertinence du rail s’applique à des distances supérieures à 200 km. Il convient par ailleurs que les clients disposent d’installations terminales embranchées. "La qualité de service doit également être au rendez-vous, prévient François Meyer, directeur logistique du groupe Eqiom. C’est la raison pour laquelle nous avons fait équiper 60 % de notre parc wagons de balises GPS. Cette digitalisation nous permet ainsi de savoir à tout moment où se trouvent les convois et de pouvoir anticiper un quelconque aléa sur le plan de transport. Le retour sur investissement est déjà là car nous transportons, depuis, plus de matériaux (ciment et granulats – NDLR) avec moins de wagons".
Après avoir décidé tout dernièrement de renouveler son engagement à la démarche Fret 21 pour une durée de trois ans, Eqiom entend apporter sa voix sur des sujets structurants tels que ceux concernant l’infrastructure ferroviaire. "Il existe un vrai problème sur ce point en France et certaines installations structurantes que nous utilisons, telles que Vaires et Villeneuve-Saint-Georges, doivent être maintenues en état", ajoute François Meyer. Avant de conclure en indiquant que "les récentes annonces du Gouvernement dans la cadre du plan de relance de l’économie semblent avoir oublié le fret ferroviaire. Il faut donc vraiment mettre en place une politique volontariste en la matière".