Le trafic ferroviaire se développe rapidement entre l’Europe et la Chine. De plus en plus fréquemment, le rail y est perçu comme une alternative aux transports maritime ou aérien. Entre 2018 et 2020, le nombre de trains arrivant dans l’Union européenne par la frontière entre la Pologne et la Biélorussie a ainsi quasiment doublé, passant de 6 300 à 12 400 convois. En 2021, on devrait atteindre les 15 000 trains.
Des retards de 12 à 14 jours
Mais "si côté asiatique, les trains roulent sans encombrement, du fait des investissements massifs consentis par la Chine sur la route de la soie, les choses sont bien plus compliquées côté européen", souligneThomas Kowitzki, vice-président de DHL Global Forwarding, responsable du transport ferroviaire vers la Chine pour la compagnie allemande.
"Notamment au point de frontière Malaszewicze (la gare de triage à proximité de la frontière, côté polonais) entre Terespol en Pologne et Brest en Biélorussie, les retards atteignent 12 à 14 jours du fait du manque d’effectifs et de procédures de formalités douanière inefficaces. De nombreux conteneurs transitent par ce point de passage et la déception est de plus en plus vive chez les clients du rail", regrette le manager.
Le soutien de Bruxelles attendu
En pleine crise entre l’Union européenne et la Pologne, DHL attend le soutien de Bruxelles, demandant aux 27 d’aborder la question de la Route de la soie dans le cadre de l’année européenne du rail afin de soutenir Varsovie en termes d’investissements dans ses nœuds ferroviaires. Nécessaires seraient, selon la compagnie allemande la construction d’un nouveau pont à deux voies sur le fleuve Bug ainsi que la construction d’un centre de transbordement de huit voies électrifiées aux standards européens, équipé de quais de 1 500 mètres de long. La Pologne a prévu d’investir dans son réseau ferré une partie des fonds reçus à la suite de la crise sanitaire.
A titre de comparaison, côté chinois, la nouvelle gare de Zhengzhou compte 32 quais. La liaison entre Zhegzhou et Hambourg dure en théorie 15 jours, pour 10 214 km à travers la Chine, le Kazakhstan, la Russie, la Biélorussie et la Pologne. Les trains, de 800 mètres de long, transportent 44 conteneurs entre le Fleuve Jaune et l’Elbe.