Logistiques Magazine : Pouvez-vous nous présenter Staci Food et ses liens avec le groupe de logistique publipromotionnelle Staci ?
Thomas Mortier : Staci Food est en fait l'émanation de l'ancienne filiale DPDJ du groupe Staci. En 2007, ce dernier a d'abord racheté 51 % du capital de DPDJ à ses trois principaux actionnaires, dont l'acteur français Christophe Lambert. Puis, en 2009, Staci a parachevé l'acquisition de DPDJ en s'octroyant les 49 % du capital restant. Aujourd'hui, Staci Food est donc une filiale à 100 % du groupe Staci. Elle est spécialisée dans la logistique des produits agroalimentaires secs, frais et surgelés destinés au réseau de la restauration hors foyer (RHF) – restaurants, hôtels, cafés et établissements de restauration collective. Parmi les clients de Staci Food, des PME pour la majorité, on peut citer des enseignes comme El Rancho, Autogrill, Louvre Hôtels et La Croissanterie. Avec un chiffre d'affaires de 56 millions d'euros et un effectif de 77 personnes, Staci Food pèse 30 % du chiffre d'affaires global du groupe. Sur les 56 millions de chiffre d'affaires, la filiale ne réalise cependant que 11,5 millions d'euros de logistique pure, le reste constituant des activités de financement de stocks et d'achats dirigés de produits.
Sur le plan opérationnel, Staci Food s'appuie sur un entrepôt national tritempérature à Moissy-Cramayel (Seine-et-Marne), sur lequel 12 000 m2 sont alloués au stockage, à la préparation de commande et aux expéditions de produits secs, frais et surgelés. Depuis peu, nous avons élargi notre offre aux grandes entreprises de l'agroalimentaire telles que Sara Lee, Brasseries Duvel et Pepsi Cola. Ces firmes font appel à nous pour distribuer leurs produits aux enseignes de la grande distribution ou aux réseaux spécialisés de la RHF. On a ainsi remporté depuis quelques mois près de 2 millions d'euros de contrats avec ces grands comptes industriels, lesquels constituent une nouvelle cible pour Staci Food.
L.M. : Comment s'est déroulée l'intégration de Staci Food dans le groupe ?
T. M. : L'intégration s'est bien passée au niveau des équipements de support technique. Nous avons notamment modernisé les systèmes d'information du site de Moissy-Cramayel hérité de DPDJ. En revanche, on a eu plus de difficultés pour trouver la bonne équipe de management et de pilotage opérationnel. Depuis un an, tout est rentré dans l'ordre avec l'arrivée de Caroline Nicolosi comme directrice commerciale et d'Édouard Monnier en tant que directeur des opérations, deux anciens de chez Staci. La filiale a ainsi retrouvé une bonne rentabilité depuis l'an dernier.
L.M. : Staci Food s'inscrit-elle dans une stratégie de diversification du groupe Staci, historiquement positionné sur la logistique publipromotionnelle ?
T. M. : C'est une vraie diversification qui nous ouvre de nouveaux contrats en nous permettant de présenter une offre globale de logistique à la fois publipromotionnelle et agroalimentaire. Les activités de Staci Food sont dopées par le savoir-faire et l'apport technologique et commercial de sa maison mère. Sa flexibilité et sa réactivité aux commandes et aux expéditions ont séduit le marché des PME qui lui a réservé un bon accueil. C'est sur cette lancée que nous souhaitons doubler le chiffre d'affaires de Staci Food d'ici 2 à 3 ans. Nous avons la structure et la capacité d'absorber cette forte croissance, avec notamment une possibilité d'extension de 6 000 m2 de l'entrepôt de Moissy-Cramayel. Cette surface est aujourd'hui occupée par des activités de gestion des retours pour l'opérateur de télécommunication Free. En cas de besoin, cette activité sera transférée sur l'une de nos autres plates-formes logistiques en France.
