La logistique urbaine a fait son entrée officielle dans les institutions parisiennes. Ce 18 septembre 2013, Paris s’est en effet doté d’une « charte pour une logistique urbaine durable ». L’enjeu de ce document-cadre est de « préserver l’activité commerciale de la capitale tout en limitant les nuisances (pollution, bruit, congestion, etc.) engendrées par les livraisons et les enlèvements de marchandises ».
L’un des objectifs principaux de la nouvelle charte est d’atteindre 50 % de livraisons par des véhicules non diesel d’ici 5 ans. Pour y parvenir, les partenaires du projet travailleront sur plusieurs leviers: création d’ELU (Espaces Logistiques Urbains) dans les parkings, équipement de bornes de recharge électrique sur les aires de livraison, déploiement d’un réseau de ports urbains sur la Seine, construction d’hôtels logistiques.
Cette démarche en faveur de transports urbains plus propres a été initiée dès 2001 dans le cadre d’une concertation avec l’ensemble des acteurs professionnels et institutionnels. Elle s’est ensuite concrétisée par l’élaboration d’une « charte de bonnes pratiques des transports et des livraisons de marchandises dans Paris » signée le 28 juin 2006 par 47 partenaires (chargeurs, expéditeurs et destinataires, acteurs des modes ferroviaire et fluvial, transporteurs livreurs, institutionnels, chambres consulaires).
Six ans après, la nouvelle charte fédère 80 signataires. Cette progression est-elle le reflet d’une prise de conscience collective des acteurs de la livraison urbaine? Ou illustre-t-elle tout simplement la volonté pragmatique des entreprises d’adapter leur logistique au commerce de proximité plébiscité par les Parisiens? Ainsi, au cours des 10 dernières années, le nombre de supérettes (de 120 à 420 m2) dans Paris intra-muros a augmenté de 70 %, passant de 242 en 2003 à 409 en 2011. Quant au e-commerce, générateur de nouvelles livraisons, il progresse de 20 à 30 % par an.