Excepté le transporteur israélien ZIM, dont la politique d'exploitation repose sur de l'affrètement, Hapag-Lloyd est l'armateur qui a, parmi les dix leaders mondiaux dans le transport maritime de conteneurs, ne s'est pas « lâché » sur l'achat de porte-conteneurs. Le carnet de commandes du transporteur allemand, qui compte la Ville de Hambourg parmi ses actionnaires (30 %), représente 6,7 % de sa flotte en exploitation (295 unités dont 166 affrétées), soit 11 navires confiés aux chantiers, totalisant un peu plus de 150 000 EVP. Il est très loin de la moyenne de 30 % de ses concurrents directs dans le Top 5 (excepté Maersk qui s'est aussi placé depuis 2020 hors-jeu sur ce plan).
Le transporteur allemand, qui vient de baptiser le Hamburg Express à la double motorisation GNL au terminal à conteneurs Burchardkai (CTB) dans le port de Hambourg, le septième de ses premiers géants de 23 660 EVP construits par le Sud-Coréen Hanwha Ocean (12), annonce une commande historique. La compagnie est en train de finaliser un contrat avec les constructeurs Chinois Yangzijiang Shipbuilding et New Times Shipyard pour 24 constructions neuves à double carburant GNL en deux séries, soit 12 unités de 17 000 EVP confiés à Yangzijiang et autant d'une capacité de 8 500 à 9 000 EVP à NTS.
Un investissement de 4 Md$
Les spécifications techniques, les prix des commandes et les calendriers n'ont pas été stipulés à ce stade. Mais les navires dotés d'une propulsion au GNL à tonnage équivalent sont actuellement estimés entre 202 et 210 M$ pour les 17 000 EVP, selon les spécifications, et entre 124 et 128 M$ pour les 9 000 EVP. Sur cette base, Hapag-Lloyd devrait donc investir près de 4 Md$ (3,96 Md$) dont 2,4 Md$ pour les 12 unités de grande taille contre 1,98 Md$ consentis pour ses douze très grands porte-conteneurs qu'il en train de réceptionner et qu'il avait commandés entre fin 2020 et début 2021, à 165 M$ l'unité.
Ils ne viendront pas forcément étoffer la flotte de l'armateur dans la mesure où une partie sera destinée à du renouvellement, les doyens chez Hapag-Lloyd datant de 2005.
Adeline Descamps