Cryo Pur liquéfie le bio GNL et le CO2

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Le SIAAP, avec le projet BioGNVAL, cherchait un débouché aux 25 % de boues, brûlées, à une époque où il n’était pas encore possible d’injecter directement du gaz dans le réseau de distribution.

Crédit photo © Luc Battais
La liquéfaction du biogaz issu de la fermentation des déchets organiques par de petites unités de production est un enjeu de la mise en place d’une filière en France. Un industriel vient d’expérimenter avec succès un système innovant avec l’appui de l’Ademe sur des boues de stations d’épuration.     

Comment rendre facilement transportable et utilisable le biogaz produit par recyclage des déchets organiques ? La réponse a été apportée par la société Cryo Pur au cours d’une expérimentation menée sous l’égide de l’Ademe dans le cadre du projet BioGNVAL mené au SIAAP (Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne) avec les boues de la station d’épuration de Valenton. La liquéfaction est bien entendu la réponse. Elle permet de mettre le gaz à disposition des utilisateurs les plus divers au travers des réseaux de distribution de type Engie pour le biocarburant, par exemple, et donc d’en remplir les réservoirs de camions gros porteurs disposant d’une autonomie comprise entre 700 à 800 km.


Plusieurs process de cryogénisation

Toute la question était de savoir quelle qualité de gaz pouvait être fournie avec quel rendement et par quels types de producteurs. Car le biogaz directement issu des déchets organiques (et donc des boues du SIAAP) est un mélange de méthane de gaz carbonique, d’eau et de divers composants chimiques (oxygène, azote, soufre...) qu’il faut séparer pour les uns et supprimer pour les autres.

Le SIAPP et surtout l’opérateur de son site de Valenton, Suez environnement, ont donc testé une installation développée par la société Cryo Pur qui réalise l’ensemble de ces opérations pour produire du méthane et du CO2 liquéfiés quasiment purs par l’enchaînement de plusieurs process de cryogénisation. La validation de l’expérience a été célébrée à Valenton le 10 mai 2016 dernier en présence de nombreuses personnalités.


Valenton produit 2 000 m3/h de biogaz 24 h sur 24

La principale information issue de cette journée est probablement que ce dispositif est utilisable par des communautés territoriales (coopératives diverses) de production de biogaz de dimension petite ou moyenne. Denis Clodic, Pdg de Cryo Pur, estime en effet que le marché de sa station de liquéfaction est constitué de productions moyennes d’un volume compris entre 250 m3/h à 500 m3/h. Pour mémoire, la station de Valenton produit 2 000 m3/h de biogaz 24 h sur 24, dont 1 200 m3 de méthane. Cela présente l'intérêt de faciliter la structuration d’une filière biogaz en permettant la multiplication des points possibles de production dès lors qu’il devient plus simple et moins coûteux d’acheminer le biogaz vers ses lieux d’utilisation.

Les premiers contrats commerciaux pour ce type de station seraient bientôt signés en Grande-Bretagne tandis qu’à Valenton, l’installation qui ne produit que 1 tonne de méthane par jour et 1,5 t de CO2, restera pour quelque temps encore un simple démonstrateur. En effet, la station d'épuration réutilise aujourd’hui 75 % du gaz qu’elle produit. Le projet BioGNVAL avait pour origine en 2010 le souci de trouver un débouché pour les 25 % restants qui étaient tout simplement brûlés à une époque où il n’était pas encore possible d’injecter directement du gaz dans le réseau de distribution.

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